"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Chroniques du déni - page 3

Pour montrer à quel point le déni des problèmes existants et de leurs conséquences réelles est un mode de fonctionnement de nos sociétés

Pour nier les rapports de domination existant, il faut un logiciel raciste

in Chroniques du déni/Laïcité by

Que certains souhaitent imaginer l’avènement d’une société égalitaire où les rapports de domination auraient disparu est tout à fait louable. C’est même quelque chose de gauche. Que ceux là même souhaitent l’avènement de cette société par l’émancipation et l’émancipation par la République, pourquoi pas. (Même si ceux qui souhaitent une telle société devraient semble-t-il parler un peu plus d’école qui est l’outil de la République pour l’émancipation et un peu moins d’Islam qui est l’obsession raciste des islamophobes). Mais la négation pure et simple des rapports de domination existants, confronté au réel malheureusement ça ne marche pas. Il faut pour ce faire recourir à un certain logiciel qui va permettre: – de nier les rapports de dominations en les imposant, – de poser que la contestation des rapports de domination est une carte victimaire destinée à obtenir des avantages à celui qui en use, (injustice faite à celui qui ne subit pas d’oppression et ne peut pas jouer la carte). – de rendre les victimes responsables de leur oppression. Ce logiciel est donc intéressant à analyser car il est la matrice de tous les racismes. Dans le dernier entretien que livre Laurent Bouvet au journal le Point, entretien salué par ses pairs, Laurent Bouvet repose les bases de la pensée politique du Printemps Républicain, et avec elles, les ambivalences et les contradictions fondamentales au mouvement, ainsi que le logiciel qu’il utilise pour dépasser ces contradictions. “Je ne suis en rien un identitaire, déclare Bouvet, bien au contraire, puisque je suis…

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Le négationnisme et la gauche, un mensonge antisémite pour la cause ?

in Chroniques du déni by

Les après-midi des vendredi 14 et samedi 15 février prochain, Lignes de Crêtes propose deux demi-journées de réflexion et d’échange sur l’histoire du négationnisme issu des gauches, et des résistances qu’il a pu rencontrer dans nos pratiques militantEs. Nous y recevrons des chercheur.es, des militantEs dont Tal Bruttmann, historien du nazisme, Nadine Fresco, historienne du négationnisme, Frederik Detue, chercheur en littérature comparée, et Gilles Karmasyn, fondateur et animateur du site ” Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes”. Nous souhaitons que cette journée soit un moment de mémoire des combats menés, par des collectifs ou des individus souvent minoritaires dans un premier temps, venus de tous les horizons des gauches, et les journées seront organisées de façon à laisser le temps aux expériences militantes de base de s’exprimer . Un programme plus détaillé suivra, ainsi que le lieu exact de la conférence. Le négationnisme et la gauche : un mensonge antisémite pour la cause ? Un soir de décembre 2008, se produisit une scène inimaginable encore quelques années auparavant. Un des piliers du négationnisme français se retrouvait acclamé par des centaines de personnes au Zénith de Paris. Sa présence, ce soir-là, avait été rendue possible par l’un des plus efficaces propagandistes antisémites de ce début du 21ème siècle, Dieudonné. Or Dieudonné n’était pas un néo-nazi sorti des tréfonds de l’extrême-droite mais un homme qui avait d’abord été connu, respecté, apprécié, malgré ses déclarations antisémites sans ambiguïté, comme un artiste antiraciste de gauche. Quelques années plus tard, le négationnisme était devenu une banalité,…

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Sarah Halimi, une mémoire isolée par nos antiracismes divisés.

in Chroniques de la violence brune/Chroniques du déni by

Seule, Sarah Halimi. Comme d’autres victimes de crimes antisémites. Seule à cause d’un antiracisme qui ne sait plus être universaliste. Depuis la date de son assassinat, un double mouvement l’exclut, comme tant d’autres, de la solidarité avec les victimes de crimes racistes qui se succèdent dans ce pays. Ce mouvement est d’abord une absence de mouvement, assez ordinaire, malheureusement, dans une partie du champ antiraciste. Un certain regard. Un regard sur une « Juive ». Qui était Sarah Halimi ? Une habitante d’un quartier populaire, où les issus de l’immigration sont nombreux. Une femme aux revenus suffisamment modestes pour être locataire d’un HLM, au milieu d’une zone urbaine où l’accès aux services publics même au cœur de Paris devient limité. L’histoire terrible de la soirée qui a conduit au meurtre de Sarah Halimi est aussi l’histoire de la police qui n’intervient pas assez vite, malgré les appels, malgré sa présence sur les lieux. Une histoire que beaucoup d’habitantEs des quartiers populaires connaissent, même si elle ne se termine pas toujours de manière aussi atroce. Si Sarah Halimi avait été arabe, ou noire, issue de l’immigration, son nom aurait été immédiatement ajouté à celui des crimes racistes non pris en compte par les autorités publiques. Pour elle nous aurions dit les mots que nous disons toujours, et les plus radicaux d’entre nous auraient évoqué le racisme d’état. ToutEs, nous aurions en tout cas dénoncé l’indifférence face au meurtre d’une femme, le déni de son caractère raciste, d’abord total, puis le racisme mis au second…

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Dieudonné, bilan provisoire

in Chroniques du déni/Mémoires Vives by

Dix sept ans après ses premières déclarations publiques antisémites, que reste-t-il de Dieudonné ? Quelle mémoire de sa longue histoire politique ? Aujourd’hui, l’homme défraie surtout la chronique judiciaire, tout comme Alain Soral. Les condamnations pleuvent, à la fois pour infraction à la législation antiraciste, mais aussi pour fraude fiscale. Mieux que le FN, du Ni Droite Ni Gauche fasciste Une victoire antifasciste ? Tout dépend de quoi l’on parle. S’il s’agit simplement de punir l’expression de la haine oui. S’il s’agit de la combattre, il est de toute façon trop tard. Soral et Dieudonné ne sont plus des stars. Pour plusieurs raisons: comme beaucoup de leaders d’extrême-droite, ils n’ont pas réussi à gérer leurs apprentis et successeurs. Soucieux de tenir le haut du pavé d’une main de fer, de récupérer tous les bénéfices de leur idéologie, ils se sont d’abord brouillés, le plus souvent pour des questions de prestige ou de bénéfices matériels avec la majorité de leurs équipes initiales. Ahmed Moualek, Salim Laibi, Marc Georges, Olivier Mukuna qui animaient tous les satellites de la mouvance dieudonniste se sont affrontés avec fracas à leurs anciens camarades, en profitant pour dévoiler leurs arnaques diverses et variées. La génération suivante, du Raptor Dissident à Vincent Lapierre a fait de même, ne voulant pas rester à l’ombre des grands frères. D’autres sans se brouiller officiellement sont allés rejoindre des officines de Poutine et mener une carrière plus sûre. Mais justement, Dieudonné a eu une immense progéniture politique. Pas seulement des individus mais aussi un héritage…

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Antisionisme: le contresens romantique et antisémite sur le Bund

in Chroniques du déni/Mémoires Vives by

Je m’appelle Logan, je suis judéo-descendant, des actuelles Pologne, Bélarus, Ukraine et Crimée. Je voudrais vous parler du fantasme bundiste de l’extrême-gauche, avec le romantisme et l’antisémitisme qui sont liés à ce fantasme. Il faut d’abord bien comprendre de quoi nous parlons. Nous parlons de cendres. De cendres et de charniers. Des cendres des fours crématoires des centres d’exterminations nazis, et des charniers de la Shoah par balles. Nous parlons d’un monde disparu à jamais. Celui du yiddishland. Ou plutôt du fantasme du yiddishland. Le yiddishland n’était pas un territoire défini ; c’était un territoire parcellaire, une étendue sur laquelle des zones juives parlaient yiddish, et d’autres zones juives ne le parlaient pas. Pour anecdote, les Juifs de Serbie étaient majoritairement Séfarades (colonisation turque) et non yiddishophones. Des témoignages de Survivants des camps nazis font part du regroupement des Juifs par nationalité (Polonais, Hongrois, Russes, etc.) car ils ne parlaient pas la même langue. Croire que tous les Juifs de l’Est parlaient yiddish est un négationnisme historique. Il est important de se souvenir de cela pour la suite. Le Bund. Ce parti qu’une frange de l’extrême-gauche revendique comme les « bons Juifs » face aux sionistes, les « mauvais Juifs ». Mais qu’était-ce que le Bund ? Un parti nationaliste intérieur juif social-démocrate, opposé au sionisme et au bolchévisme. Un parti « austromarxiste » (tout comme le Hashomer Hatzaïr, ou le très sioniste Martin Buber favorable a un état bi-national en Palestine, pour anecdote). Un parti qui ne concernera jamais…

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Poutine, Macron, le réalisme libéral ou le libéralisme réel ?

in Chroniques du déni by

« Des malentendus. » C’est ainsi que Macron a décidé de nommer les violations, crimes de guerre, annexions, soutiens de partis d’extrême droite et propagande fasciste que Poutine a multipliés depuis les débuts de son règne, il y a vingt ans. Et le président français a promis au président russe, lors d’une rencontre à Brégançon juste avant le G7, de passer l’éponge sur tous ces « malentendus » construits, selon lui, depuis la fin du communisme, et qui empêchent la bonne entente et la coopération entre libéraux. Car Poutine est libéral, selon les mots d’un Macron bien décidé à mettre toute sa philosophie politique au service du rapprochement avec la Russie. A la question de la réintégration de la Russie dans le G7, Macron explique que ce n’est pas possible à cause de « l’irritant » qu’est l’Ukraine mais que le G7 n’est pas le seul format de discussion : « Je souhaite, dans le cadre de cette recomposition et du nouvel agenda, qu’on puisse lever beaucoup de malentendus qui se sont installés. Et c’est à nous d’inventer des nouveaux formats, d’être innovants. On n’est pas obligé de vivre avec les formats et les grammaires d’un monde qui a changé et qui est en train de changer encore de manière accélérée. » L’innovation de la start-up nation et le progressisme en marche, deux fondamentaux du projet macroniste, que le président entend mettre entièrement au service de la réconciliation avec Poutine. Ce projet macroniste de réconciliation avec Poutine, le président l’a encore explicité lors de son discours aux ambassadeurs le…

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Négationnisme: après la chute de Chouard, briser les cycles de l’antisémitisme de gauche

in Chroniques du déni by

C’était il y a un peu plus de dix ans, le 26 décembre 2008. Dieudonné faisait acclamer le négationniste Robert Faurisson sur scène au Zénith de Paris. Pour la gauche radicale c’était un énorme traumatisme, d’autant plus violent qu’il était non dit, étouffé sous des montagnes de déni et de désarroi politique silencieux. L’homme qui avait réussi à faire monter l’obscur négationniste sur la scène d’une grande salle parisienne, à le faire applaudir par une salle chauffée à mort avait été un compagnon de route de la gauche antiraciste. Une de ces petites célébrités que les organisations se disputaient pour venir faire une apparition dans leur cortège de manifestation. Un des héros de la lutte antisioniste tellement en vogue dans les années 2000. Il y avait cependant une vague consolation. Dieudonné à ce moment là, était déjà parti officiellement à l’extrême-droite. De lui-même, mais enfin, il n’était plus des « nôtres », et l’ensemble de ceux qui l’avaient soutenu depuis ses propos antisémites du début des années 2000, et ne l’avaient renié que lors de ses embrassades avec Jean Marie Le Pen en 2006 se réfugièrent là dedans. On gardait l’eau sale du bain antisioniste, mais l’atroce bébé était seulement notre rejeton indigne, nous n’avions plus rien à voir avec ses turpitudes, après tout il nous avait rejetés. Cet alibi, la gauche radicale ne l’aura pas avec Etienne Chouard. De notre rapport à l’antisémitisme, de ces eaux brunes que nous n’avons jamais purgées, la bête négationniste est sortie une nouvelle fois. Mais…

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Au sujet d’une gauche antisémite

in Chroniques du déni by &

«O gentilhommes La vie est courte, si nous vivons, c’est pour marcher sur la tête des rois ». Un non-sujet, l’antisémitisme à gauche ? Depuis quinze ans nous sommes quelques uns à avoir l’impression, au contraire qu’on n’a fait que parler des Juifs. Sans doute est ce une question d’accoutumance, qui fait que le vacarme constant devient un bruit de fond quasi-invisible aux yeux des militantEs. Jusqu’à ce qu’ils subissent eux même le bruit. Les cris et les huées. A ce moment très précis, où ils ont essayé de parler du “problème”, à une manifestation pourtant censée avoir lieu contre l’antisémitisme. A ce moment précis, où ils ont essayé de briser le silence qu’ils croyaient entendre et ont pu voir qu’il s’agissait en fait d’une haine plutôt tonitruante. Soit très exactement ce qui est arrivé aux auteurs du texte paru dans la revue Vacarmes, et qui s’adresse un peu à nous. Aller parler d’antisémitisme à gauche dans une manifestation appelée par les antisionistes, comme ces derniers, pourquoi? Dans cette partie de l’extrême-gauche où parler de l’antisémitisme, c’est depuis quinze ans, dire trois mots vite faits sur combien c’est grave mais pas souvent, avant de parler “d’instrumentalisation” par les “sionistes”, par le pouvoir, par les “racistes”, par les “médias”? Bref dresser la longue liste de tous les cas où parler d’antisémitisme est suspect, insupportable et contre-productif. Longue liste qui ne connaît guère d’exceptions. Ca fait longtemps que nous n’avons plus rien à faire, là. Là, dans cette partie de l’extrême-gauche qui a choisi son…

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Le nom Rothschild dans la campagne présidentielle

in Chroniques du déni by

Le texte « Le nom Rothschild dans la campagne présidentielle » fut écrit en février 2017 et se trouva refusé de manière indirecte, car tout simplement ignoré, par le journal Libération, ainsi que par le Monde. Très peu de personnes semblaient alors sensibilisées par l’accroit de l’antisémitisme pendant la campagne présidentielle, et beaucoup en revanche participaient à sa vulgarisation, ou alors faisaient semblants de ne pas reconnaître son visage. Nous jugeons que cela est encore le cas, voire même que nous assistons à un antisémitisme de plus en plus propagé et assumé. Notamment avec les Gilets Jaunes employant le symbole antisémite des « Rothschild » pour appeler à la démission du président, associé depuis la campagne présidentielle à Emmanuel Macron (« Les Rothschild ne sont pas les bienvenus ici »; « président Rothschild » ou les appels de plus en plus récurrents à s’attaquer à la “loi Rothschild” qui serait la cause des malheurs économiques du pays). Certains Gilets Jaunes manifestent même main dans la main avec l’extrême droite, notamment avec Hervé van Laethem (mouvement Nation) et Udo Foigt (NPD) de l’ultra droite Allemande, comme le 8 févier 2019 devant la banque Rothschild à Bruxelles: “C’est une bonne chose de mener une action ici devant les bureaux de la Banque Rothschild, car cette banque est emblématique du combat que doivent mener les gilets jaunes contre le pouvoir de l’argent. D’abord car rappelons qu’Emmanuel Macron a été (est toujours?) un employé de cette banque.” Ce même Udo Foigt, membre de parlement…

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Faire vivre la révolution syrienne, refuser la normalisation du régime Assad

in Chroniques du déni by

Le 18 février prochain, au centre Wallonie-Bruxelles de Paris (antenne de l’agence chargée des relations internationales Wallonie-Bruxelles), se tiendra une projection débat autour du film Damascus de Myrna Nabhan. Il s’agit là d’un évènement de normalisation et de relations publiques du régime Assad, qui intervient quelques jours après les premières arrestations en Europe de Syriens accusés de crimes contre l’humanité, en tant que membres des services de renseignements syriens. Myrna Nabhan est une jeune journaliste belge d’origine syrienne et marocaine. C’est une des figures de propagande du régime Assad, sur ses médias, télévisés notamment. Elle est proche de politiciens belges qui ne mettent en avant que le sort des chrétiens d’orient (alors que c’est l’ensemble de la population syrienne qui vit depuis des années des situations très dures), notamment Gorges Dallemagne. Dans une interview sur son film, Myrna Dabhan déclare « Dans le film, des jeunes parlent du coût de la vie, qui a énormément augmenté à cause de la guerre. Les gens n’ont plus les moyens de se nourrir. Ça peut être une raison pour un départ, ça peut pousser à prendre différentes décisions. Les sanctions internationales sont imposées au pays et c’est la population civile qui paye le prix. » Pas un mot donc de la politique du régime Assad et de ses crimes, en réaction aux manifestations pour la liberté, la justice et la démocratie ou avant la révolution débitée en 2011. Raconter la guerre, nous dit la présentation de son film, sur le site du centre Wallonie Bruxelles, « c’est…

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