"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Laïcité

Abrogation de la loi de 2004, point de vue anecdotique d’une beurette sans qualité

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Je suis ce que je savais J’y ai dansé la nuit L’esprit parfois retrouvéEt parfois c’est fini Je me raccroche à qui? Tous mes héros sont morts Ne restent que mes ennemis Je m’y accroche encore. Indochine, Station 13   Je suis pour l’abrogation de la loi de 2004 depuis 2004. C’est difficile d’expliquer pourquoi. Je n’ai jamais compris comment on pouvait ne pas être d’extrême-droite et défendre cette loi. Même après vingt ans à gauche, dans les mouvements sociaux et dans la lutte contre l’antisémitisme, je n’ai jamais réussi à comprendre. J’ai toujours eu des camarades pour la loi de 2004. Des gens parfaitement sympathiques et engagés mais qui d’un coup te disent tranquillement qu’ils sont pour exclure des jeunes filles de l’école et bousiller leur vie. Ou alors pour les forcer à se déshabiller. Entre 2004 et 2006, sur le forum d’une organisation anarchiste, j’ai discuté deux ans avec des révolutionnaires qui étaient pour la loi de 2004. J’ai du écrire des centaines de pages. Un jour j’ai arrêté parce que j’ai compris ce qui se passait. Les français avaient décidé qu’il y avait seulement deux sortes de femmes issues de l’immigration musulmane. Les voilées et les non-voilées. Ils étaient en train de faire de nous des non-voilées. Ils nous contraignaient à entrer nous aussi dans une case définie par leurs critères. C’était inévitable, le rapport de forces était trop inégal à gauche. Or je n’étais pas du tout une non-voilée. J’étais une militante de l’immigration pour le droit…

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La Fraternité, ses réseaux, et le dispositif islamophobe

in islamophobie by

Il ne sera pas question ici du  livre de Florence Bergeaud-Blackler autrement que comme rouage d’un dispositif. Dont on peut s’épargner la lecture lorsqu’on lutte contre l’islamohobie, nul n’étant contraint de vérifier l’intégralité de chaque pamphlet le concernant de près ou de loin. Il en sort un à chaque rentrée des maisons d’édition, et celui de Madame Bergeaud-Blackler sera très certainement éclipsé par un autre dès le mois de septembre. Il s’agira justement d’énoncer quelques fonctionnements répétitifs qui organisent régulièrement le débat public contre l’Islam et les musulmans, à partir d’un exemple parmi d’autres. Ces fonctuonnements sont ceux qui commencent par la sortie d’un pamphlet politique écrit par une personne avec des diplômes de sociologie, d’anthropologie ou d’histoire, et vont ensuite engager une multiplicité d’acteurs parmi lesquels des média et des institutions étatiques. Peu importe dans un cadre global qu’il s’agisse du pamphlet de Madame Bergeaud-Blackler, ou de monsieur Kepel ou de monsieur Rougier ou de n’importe quel autre. A l’exception du genre de l’auteur ou de l’autrice qui a effectivement un petit rôle particulier, le narratif de combat et son déroulé sont toujours exactement les mêmes. Tout commence assez banalement. Un pamphlet politique intéresse en général au premier chef deux types de publics. D’abord, la sphère qui partage les idées du ou de la pamphlétaire. Un pamphlet écologique sera d’abord recensé sur les sites des organisations qui se battent contre le changement climatique. Un pamphlet féministe fera d’abord l’objet de louanges dans les espaces dédiés. En général, cette réception…

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VIDEO – Saboter un meeting : mode d’emploi

in Ecole/Vidéos by

Hier soir, Jean-Michel Blanquer, David Corceiro et Cécile Rilhac étaient en visite à Domont pour dresser un bilan élogieux de la politique éducative conduite sous le quinquennat Macron. Blanquer et ses porte-flingues offerts sur un plateau à la vindicte valdoisienne, on ne pouvait pas refuser ça. J’avais préparé un petit texte* pour l’occasion et je m’étais mis un costard pour me déguiser en militant LREM.  On est arrivés sur les lieux avec quelques camarades syndicalistes sur les coups de 20h. Là, bonne surprise, j’apprends qu’il y a des gilets jaunes et des stylos rouges pour nous accompagner. On rentre dans la salle, et on constate à vue de nez qu’il y a très peu de sympathisants LREM. On les repère facilement. Le rapport de force est avec nous. Un collègue s’assoit à côté de moi et commence à me dire: “Oh purée ça va être génial”. Le meeting commence par un discours de Rilhac qui vante sa loi instituant un statut de directeurs d’école avec des mots creux. Dès le début, sa voix est couverte par le bruit de la foule. Au moment des applaudissements, on constate que seul un tiers de la salle est acquise au discours LREM – les premiers rangs en fait, tout le reste de la salle est ouvertement hostile à la politique de Macron et Blanquer. Des voix commencent à s’élever, des huées bientôt, et cinq minutes après le début, deux ou trois personnes apostrophent la députée se font sortir par la sécurité. La suite…

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Rioufol, l’antisémitisme, l’islamophobie ou l’histoire d’un manque d’hygiénisme antiraciste.

in Antisémitisme by

Pour bien mesurer le niveau de la victoire d’Ivan Rioufol, on peut faire un peu de politique-fiction et penser à la crise de jalousie qu’a du faire Alain Soral ces derniers jours. Pendant que lui est dans la difficulté, ostracisé même dans les sphères fascistes parce que dévoré par la génération suivante de néo-nazis, condamné à de multiples reprises, c’est donc un plumitif du Figaro, un conservateur ‘extrême-droite qui n’a jamais quitté les sphères de la respectabilité bourgeoise, qui sur C News, en pleine lumière, énonce, conscient de son propos et avec gourmandise, la transgression négationniste qui, très logiquement suit toutes celles de Zemmour sur Vichy. On sort du territoire français, du débat éternel sur Pétain, pour aller vers le chapitre final, celui où non plus seulement la collaboration de Vichy à l’extermination, mais le processus du génocide commis par les nazis lui même peut être nié. Cette fois, c’est à un de ses symboles internationaux que l’on s’attaque, sur C News, soit une chaîne d’infos comme une autre. Comme une autre car il reste bien peu de gens dans ce pays pour la qualifier de média d’extrême-droite, son propriétaire étant aussi celui d’innombrables organes de presse. Désormais en France, en 2022, c’est la réalité du ghetto de Varsovie, celle de l’antichambre des camps d’extermination que l’on nie . La situation est si dramatique pour la lutte contre l’antisémitisme, pour la bataille de la mémoire que la réponse des historiens et des militants antifascistes est en elle-même une défaite. Désormais…

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Audio Antisémitisme et islamophobie : sommes nous condamnés à être des frères ennemis

in Antisémitisme/Chroniques de la violence brune/islamophobie/Podcast by & &

Le 6 novembre, à la Mutinerie, trois intervenants, Rafik Chekkat, militant contre les violences policières et l’islamophobie, Hamza Esmili, anthropologue et activiste antiraciste, et Nadia Meziane, membre de Lignes de Crêtes introduisent  une conférence contre l’antisémitisme par un des sketchs les plus populaires de Dieudonné. ” Conseil de classe” met en scène une réunion dans un collège, destinée à statuer sur le cas d’une jeune fille qui a décidé de porter le voile en classe. Dieudonné y interprète tous les personnages d’une tragi-comédie cumulant tous les clichés racistes et antisémites possibles, le prof désabusé laïque, les parents arabes, noirs, juifs, asiatiques et blancs qui s’affrontent impitoyablement. Vingt minutes qui ont beaucoup fait rire autrefois, mais qui ne feront rire presque personne cette fois, tant la fiction fasciste apparaît prophétique dans la France de 2021, tant le sketch de Dieudonné est devenu la réalité de Zemmour et de Darmanin, celle qu’ils tentent d’imposer à un pays tout entier. Trois heures pour tenter un autre récit sur nos vies soit-disant séparées, trois heures à parler en vrac des manifestations antisémites autour du refus du vaccin, des fermetures de mosquées imposées par la loi Séparatisme, et pour refaire ensemble l’histoire de ces années terribles où la concurrence prétendue des mémoires a fait perdre la mémoire des luttes antiracistes possibles, ensemble, sans angélisme, sans cacher nos peurs, nos rancœurs, nos divisions et nos affrontements communautaires, sans faire table rase du passé, sans dire que tous les racismes sont pareils, sans faire de comparaisons jalouses…

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Le désir de révolution et le religieux au temps de 68

in Féminisme/Mémoires Vives/Religions/Révolution by

En 1968, nous les jeunes militants révolutionnaires rêvions d’un autre monde et nous étions sûrs qu’il allait advenir. En pleine guerre froide alors que la décolonisation commençait à peine et que nous sortions de deux guerres coloniales sanglantes en Indochine et en Algérie, deux défaites pour la France, alors qu’au Vietnam les gouvernements américains s’enlisaient dans une interminable et terrible guerre contre les combattants de la liberté et que la jeunesse progressiste luttait à la fois pour les droits civiques et contre la guerre qui les décimait, nous rêvions de Révolution. L’ « immigré » Il n’y avait pas de jeunes immigrés ou « issus de l’immigration » dans les banlieues. Les immigrés qui venaient en France travailler dans les usines automobiles, vivaient pour la plupart seuls dans des foyers sordides, deux ou trois par chambres minus­cules. Ils dormaient sur des lits superposés de métal et parfois lorsqu’ils faisaient les trois-huit, ils se partageaient le même couchage à des horaires différents. Ils préparaient collectivement leur nourriture dans des grands chaudrons sur des réchauds à gaz ou à alcool. Le soir, ils se retrouvaient devant le couscous le plat de poisson ou au café. Sans femmes, sans enfants, ceux-là étaient au pays, dans leurs tribus ou leur bled aride et mi­sérable. L’ouvrier immigré ne rentrait chez lui qu’une fois par an s’il avait pu économiser pour payer son voyage. Le regroupement familial n’existait pas. « L’immigré » était mascu­lin, seul et adulte. D’ailleurs il n’y avait pas encore de barres d’HLM en banlieue, ou si peu. Par…

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Comment être souverainiste et républicain? L’islamophobie

in Laïcité by

Suite au discours glaçant du président de la République sur l’instauration d’une “société de la vigilance” face à “l’hydre islamiste”; suite à la scène terrible de cet élu fasciste interpellant une femme voilée devant son fils lors d’un conseil municipal; suite à l’attentat islamophobe de Bayonne survenu le 28 octobre dernier; suite à l’interview de Macron dans Valeurs Actuelles venant ainsi cautionner les précédentes horreurs, un appel à manifester contre l’islamophobie fut lancé par la gauche radicale et le CCIF. Cet appel et cette manifestation déclenchèrent alors un déluge de réactions, y compris de la part de gens dont on aurait pu s’attendre à ce qu’ils choisissent un autre moment pour ressortir leurs versions soft de la tenaille identitaire. Parmi ces réactions, la plus emblématique nous semble être celle de République Souveraine, le mouvement de Georges Kuzmanovic, qu’on pourra lire ici dans le journal Marianne contrôlé par la souverainiste d’extrême droite Natacha Polony. Car cette tribune mais aussi le panel que Georges Kuzmanovic a réuni pour le colloque qu’il a organisé samedi 16 novembre, incarnent parfaitement et avec les meilleurs arguments, la façon dont l’islamophobie mène au souverainisme, et la façon dont le souverainisme a besoin de l’islamophobie pour se rendre cohérent. Ce n’est pas une surprise de voir ainsi la frange la plus radicale du printemps républicain aller remplir les tables rondes du souverainiste pro-Poutine Kuzmanovic. Fatiha Boudjahlat déjà experte islamophobe sur Sputniknews, experte en voilement encensée par l’économiste pro-Poutine Jacques Sapir sur le site du bloggeur pro-Poutine Olivier…

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