"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

Podcast

A Bâtons Rompus, le Podcast de Lignes de Cretes

Lignes de Crêtes lance son podcast: A Bâtons Rompus. Ca parle gauche radicale, terrorisme, antisémitisme, fascistes, islamophobie, anticonspirationnisme… (Et des pauses avec des extraits de dub, roots, reggae, jungle et Drum & Base) A écouter sans modération: sur Soundcloud ici ==> https://soundcloud.com/user-827163902 sur Spotify ici ==> https://open.spotify.com/show/0MBJojTRJ0f3mwA4vW7ugh

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A LA UNE

Solidaires d’Elias d’Imzalene, pour une intensification de la résistance politique au génocide en Palestine

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

La convocation policière d’Elias d’Imzalene ce mardi 24 septembre s’inscrit dans la suite de dix mois de privation grandissante des libertés politiques en France. Le mouvement contre le génocide en Palestine a été soumis à un régime d’exception dès octobre 2023: la France a été un des seuls pays à interdire d’emblée toute manifestation de solidarité avec les Palestiniens pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que ce diktat soit brisé par des décisions judiciaires. Depuis, le droit de manifester et de s’exprimer pour que cesse le massacre des Palestiniens, commis avec une intention génocidaire clairement énoncée dès octobre par les plus hauts responsables israéliens,  fait l’objet d’ offensives permanentes et coordonnées de l’extrême droite française, des réseaux de propagande du gouvernement israélien en France et du gouvernement français. Ce dernier n’a aucune honte à obéir ouvertement aux campagnes délatrices des caniveaux fascistes contre tel ou telle activiste. Elias d’Imzalene , aujourd’hui visé par le Ministère de l’Intérieur est en effet la cible continue de menaces de mort venues de groupes islamophobes violents assumant leur volonté de commettre des attaques armées, comme le groupe Frdeter dont aucun des membres n’a été inquiété pour les menaces contre Elias d’Imzalene et sa famille. Comme d’autres activistes pour la Palestine, il  a également fait l’objet d’une campagne de presse diffamatoire particulièrement violente de la part de Livre Noir, officine zemmouriste tenue par des requins blancs islamophobes et ultra-libéraux. Parmi leurs invités officiels figure notamment Daniel Conversano, néo-nazi assumé et petite star de la mouvance suprémaciste…

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Retailleau comme une cérémonie de clôture des JO, démocratie de façade vaincue par KO.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

A un moment, il fallait bien que finisse le cirque macroniste, la farce progressiste estivale certes utile pour endormir la gauche après un coup de force, pour susciter une douce torpeur festive, à la rentrée on verra, Lucie sera là. Non, finalement ce sera Jeanne d’Arc. Macron n’a pas fait de dissolution pour amener la gauche au pouvoir, mais pour éviter que Marine Le Pen prenne sa place en 2027. Et une des solutions pour cela, c’est  essayer de lui opposer un ersatz de Le Pen père. Juste après les élections, c’était difficile. Le mouvement contre le génocide en Palestine perdurait malgré les évacuations d’universités et les musulmans en étaient les leaders non contestés par la jeunesse. La masse de la gauche sociale s’était mobilisée dans les urnes et avait retrouvé un peu d’espoir en se comptant, après l’écrasement par la force du mouvement des retraites et la violence terrifiante contre les jeunes écologistes, déployée à Sainte Soline et ensuite. Malgré les manœuvres des islamophobes de gauche qui voient dans LFI la structure à détruire pour pouvoir définitivement isoler les musulmans de toute alliance politique, LFI avait gardé sa place centrale pas seulement en nombre de sièges à l’Assemblée Nationale mais surtout en termes de moteur idéologique positif pour une partie des classes populaires. Il fallait donc jouer sur deux plans pour neutraliser une offensive immédiate qui pouvait amener le NFP à une conquête au moins partielle du pouvoir. D’abord, le cirque sociétal. Celui qui ne coute rien qu’un paquet…

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Perquisitions et répression islamophobe: de la terreur psychologique comme discipline olympique

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

Il y a quelques mois, comme désormais mon entourage est au courant de ma « radicalisation » supposée, un ami d’enfance m’a brusquement parlé d’une personne qui avait subi une perquisition en 2015. Il s’agissait d’un livreur Uber qui connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un fiché comme « islamiste ». Je n’ai pas demandé de détails car les perquisitions préventives et leurs motifs sont absurdes et inutiles à décrypter sauf pour les avocats éventuels . D’ailleurs cet homme, musulman, faut-il le préciser, a été relâché après 48 heures de garde à vue. Mais aussi après qu’on eut fracassé sa porte à six heures du matin, qu’on l’ait braqué en hurlant, et qu’on lui ait mis une lumière « bleue « dans les yeux. Mon ami pensait que c’était plutôt une lumière rouge de viseur, mais nous avons conclu que cette hypothèse était peut-être liée au fait que nous avions vu beaucoup de films américains. Ce sujet de la couleur de la lumière, de l’altération de la perception des choses dans les moments de crise est revenu plusieurs fois dans les discussions sur cette histoire : je crois que cela permettait de meubler les silences et la gêne entre nous, qui nous connaissions depuis le collège, et qui ne parlions jamais de politique ensemble. Et brusquement les présumés « terroristes », ce truc de la télé de nos enfances, c’était presque nous, des amis à nous. La personne perquisitionnée n’a pas pu sortir de chez elle pendant des semaines…

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D’une bougnoule à un cloporte, lettre à un lâche du RN

in Chroniques de la violence brune by

    Cher compatriote. Je t’écris en espérant que les larmes de peur dominantes sur les réseaux sociaux n’étoufferont pas ma voix et que tu recevras cette lettre. Car c’est à moi que tu parles depuis longtemps, et pas à la gauche, et c’est toujours elle qui répond à ma place. Je t’écris pour te dire que j’ai toujours vécu comme ta cible idéale et que je n’ai plus peur de toi. Je suis la petite fille que tu as traité de sale arabe à six ans , en jouissant d’être un petit bonhomme de 10 ans enfin Roi du Mal , et d’avoir repéré celle qui ne savait pas qu’elle était arabe et qui se prenait pour toi. Je suis la petite fille de onze ans et tu me crachais dans les cheveux et une prof d’allemand te soutenait discrètement en me mettant des 3 alors que je méritais un 15, mais je ne le savais pas, je l’ai su quand mon petit frère a été martyrisé par cette même femme, mais lui s’est défendu. Je suis la gamine de 14 ans que tu as giflée en plein cours de sport parce qu’elle avait le vertige et ensuite, j’ai eu mon bac avec mention mais avec 0 en sport parce que je ne suis jamais retournée en cours d’EPS, phobie des profs de sport, et des racistes potentiels. Et je ne sais toujours pas courir vite, quand tu me repères, parce que tu sens les bougnoulettes en stress, et…

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Fermer les librairies, asphyxier les cerveaux : un nouveau chapitre de la dystopie islamophobe.

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« Il fallait le faire ». C’est la phrase par laquelle Jean-Jacques Bourdin introduit avec un ton admiratif l’épopée présumée courageuse d’un journaliste de l’Express sur Sud Radio. Celui-ci ne revient pas de Gaza sous les bombes. Il a simplement pris le métro et le RER pour visiter deux librairies musulmanes, à Aubervilliers et à Argenteuil. L’épopée a consisté à pousser la porte de deux commerces en accès libre, à feuilleter les livres, à parler avec quelques clients puis à rentrer chez lui. On peut lui accorder qu’en cette période de travaux liés aux J0 sur le réseau de transports en commun, le voyage ait pu être fastidieux, nous l’éprouvons tous les matins en allant travailler. A part cela, la phrase de Jean Jacques Bourdin relève de la mise en scène obligatoire du séparatisme présumé des musulmans lorsqu’il s’agit de réprimer. Une pure inversion accusatoire qui fonctionne socialement. En écoutant Sud Radio, toute personne non musulmane et éloignée de la communauté en déduira qu’il est interdit et dangereux d’entrer dans une librairie islamique (1). Elle n’ira donc jamais pousser la porte et restera persuadée que ce sont les musulmans qui créent cette situation. La réalité est évidemment toute autre et inversée, c’est la peur d’entrer en contact avec les musulmans qui génère leur isolement dans la société française et permet leur persécution. Depuis plusieurs semaines, en effet, aux attaques contre les écoles, collèges et lycées musulmans, à celles contre les mouvements de solidarité avec la Palestine, s’ajoutent désormais celles contre…

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Minuit dans le siècle de Guantanamo

in islamophobie by

Il se joue ces dernières années un étrange combat à Guantanamo. Un combat pour la culture. L’administration d’état américaine tente en effet d’empêcher les détenus libérés d’emmener avec eux leurs productions artistiques. Elle y met un acharnement particulier  ( 1) Il n’y a rien dans ces œuvres qui dévoile un quelconque secret sur ce qui a été fait aux détenus de Guantanamo. La clarté des évènements qui s’y sont déroulés est aussi vive que l’orange choisi pour les uniformes des détenus. Le monde entier sait déjà que là-bas, armés d’une légitimité idéologique décrétée incontestable, on a violé tous les principes de droit qui avaient été proclamés par les Lumières, et la légalité la plus élémentaire. Tout le monde sait l’enfermement sans procès, la torture physique et psychologique et même que Guantanamo n’était que la Bastille, et que l’on y a ajouté les oubliettes, nécessaire complément, pire que le pire, les centres secrets de torture et de disparition programmée installés dans des pays tiers, ces centres où l’on n’avait même plus le dernier droit, faire savoir sa propre mort à sa famille et à ses proches. Alors pourquoi ce combat qui semble une vengeance d’arrière-garde, un enjeu absolument dérisoire à côté de tout cela : empêcher des hommes d’emmener avec eux l’activité et la créativité développée pendant une vie en cage, faite au prix d’efforts incroyables. Pourquoi pas juste un « Vazy casse-toi », de celui que les gardiens disent aux détenus libérables des prisons normales, un « Prend tes pauvres…

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“Nous luttons pour notre bonheur” : CAGE, un chemin musulman vers la liberté, entretien avec Rayan Freschi

in islamophobie by &

Cet entretien avec Rayan Freschi  de CAGE a été réalisé en décembre 2023, la version vidéo se trouve ici. Nadia Meziane: Merci de ta confiance et de nous accorder cet entretien. Ce n’est pas une formule de politesse puisque nous venons de plaisanter quelques minutes sur les conditions de cet entretien, et sur le fait que les acteurs de la lutte contre l’islamophobie surtout musulmans en France aujourd’hui n’ont pas liberté de faire des entretiens au fil de l’eau, puisque leurs libertés politiques sont menacées à chacune de leurs expressions. Quand je t’ai demandé cet entretien, nous étions à une autre période de l’histoire mondiale et de celle de ce pays, avant les évènements en Palestine, et je souhaite donc d’abord t’interroger sur la différence fondamentale qui peut exister entre deux pays, celui où a été créé et où évolue CAGE, le Royaume-Uni et la France concernant le rapport à la Palestine et aux mobilisations pour la Palestine. Demain soir vous organisez un débat avec des activistes musulmans, des professeurs d’université, débat difficilement imaginable en France, à part peut-être dans une cave, sans caméras et rediffusé clandestinement après. Ce débat porte pourtant sur un sujet assez banal, la qualification de « terroriste » qui a été appliquée au mouvement Hamas. Ce terme fait débat en lui-même depuis toujours au niveau international et pas seulement pour ce mouvement mais pour tous les mouvements de lutte armée qui peuvent exister, mais en France le débat est interdit. Le Royaume-Uni, c’est aussi un pays qu’on…

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Lignes de Cretes & CCIE : Marcher contre l’antisémitisme ou avec l’extrême-droite islamophobe ?

in Prises de positions by

Le 10 décembre sera organisé à Bruxelles une marche prétendument « contre l’antisémitisme » à l’appel de plusieurs organisations de droite. Voici notre position commune, Lignes de Crêtes et CCIE (Comité Contre l’Islamophobie en Europe) sur cette initiative et pourquoi nous ne défilerons pas aux côtés des islamophobes et de l’extrême droite 8 DÉCEMBRE 2023 À l’heure de l’appropriation de la lutte contre l’antisémitisme par l’extrême droite à des fins explicitement islamophobes, le collectif Lignes de Crêtes et le Collectif contre l’Islamophobie en Europe (CCIE) expriment leur colère et leur inquiétude. Nous refusons collectivement que la marche dite contre l’antisémitisme prévue le 10 décembre à Bruxelles avec l’appui de l’extrême-droite islamophobe ne soit l’occasion d’une énième prise d’otage de la lutte contre l’antisémitisme par les forces les plus réactionnaires et les plus nationalistes de la société. Ces dernières semaines ont vu se succéder, en France et en Belgique, les tentatives d’attribuer l’antisémitisme contemporain aux seules communautés musulmanes d’Europe. Les déclarations récentes quant à la prédominance d’un « antisémitisme couscous » ou quant aux projets prétendument nourris par tous les musulmans travaillant sur les chantiers de tuer des Juifs, sont inacceptables. Plusieurs accusations portées ces dernières semaines sur les communautés musulmanes quant à des faits antisémites se sont par ailleurs avérées être fausses, ces derniers se sont ainsi révélés le fait de l’extrême-droite. Nous refusons catégoriquement ce cadrage pernicieux qui stigmatise une minorité déjà discriminée pour mieux dédouaner la majorité dominante : non, les musulmans ne sont pas plus enclins à…

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Yann Moix, le charme inattendu de la Corée du Nord, et la racaille qui n’est pas celle qu’on croit

in Mémoires Vives by &

Ce texte a été initialement publié sur un blog antiraciste en février 2017 « Entre une baston de caillera à Paris et une journée à Pyonyang paisible, je préfère la journée de Pyonyang paisible. La Corée du Nord c’est pas noir tout le temps. » Yann Moix France Inter, 9 février 2017 Mardi 7 février 2017, Nagui recevait dans son émission « La Bande originale » sur France Inter, l’écrivain, essayiste, chroniqueur, filmographe Yann Moix. L’occasion de se demander comment « on » définit un fasciste. Normalement une personne qui vante les qualités d’un des régimes dictatoriaux les pires au monde, tout en tenant un discours ouvertement raciste peut être rangé dans cette catégorie. Mais lorsque Yann Moix déroule le « coup de gueule » dont il sera question ici (l’intégralité du passage est retranscrit en fin d’article), une gêne s’installe. Le format de l’émission de Nagui n’est absolument pas prévu pour ce genre de propos. C’est une émission bienveillante, « Au programme : du gai savoir, des livres, des chroniques et de la bonne humeur… ». Nagui et ses chroniqueurs reçoivent des acteurs ou personnages de la culture qu’ils apprécient, taquinent les invités avec les humoristes, leur posent des questions personnelles. L’émission de Nagui est totalement politique, sans l’être : un invité pourra y tenir les propos politiques qu’il veut mais le format « léger » rend les réponses plus malaisées à ceux qui se veulent avant tout « animateurs bon enfant ». Ainsi lorsqu’en fin d’émission, Yann Moix…

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La ratonnade comme exercice de style ? Entretien avec Emmanuel Casajus

in Chroniques de la violence brune/Entretiens/suprémacisme blanc by

Le style n’est pas un accessoire de la jeunesse fasciste, mais une obsession, un élément fondamental de la vie, tout autant que les idées politiques. Pour écrire son livre Emmanuel Casajus a eu l’intelligence de le comprendre et de vivre avec les jeunes apprentis ratonneurs qui défraient désormais la chronique, un moment particulier de leur histoire, un entre-deux, le milieu des années 2010, ce moment où la victoire politique des aînés dédiabolisés du RN se dessine sans être acquise. Ce moment qui n’est déjà plus tout à fait la décennie précédente, celle des avant gardes fondatrices, identitaires ou soraliennes,  où quelques militants déterminés, patients et inflexibles créent un univers culturel, médiatique, politique à partir de pas grand chose, en travaillant avec acharnement. Un moment qui cependant n’est pas encore celui que nous vivons aujourd’hui, où la radicalité violente fasciste devient mainstream, parce qu’utile au pouvoir. Emmanuel Casajus a donc connu le moment de la sociabilisation facile de jeunes gens généralement de la boourgeoisie bon teint,  qui se lancent dans l’aventure en ayant immédiatement accès aux mythes et à la possibilité de se les approprier en vivant “comme des fascistes” leurs nuits de fête et leurs jours de réunion où paraître. Il a répondu  à quelques unes de nos questions. En tant que sociologue, tu adoptes un angle d’étude original en t’intéressant au style et à la violence de divers groupes politiques. Selon toi, la question de la mode et celle de la violence sont-elles importantes pour diffuser une idéologie ? C’est…

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Mémoire de ratonnades, quand Auxerre annonçait Romans sur Isère

in Chroniques de la violence brune/Mémoires Vives by

J’ai publié ce texte en 2012, sur un blog antifasciste confidentiel. Les incendies criminels et les ratonnades d’Auxerre me sont revenus brusquement en tête après avoir vu la ratonnade à Romans sur Isère, qui a fait réagir beaucoup de commentateurs non issus de l’immigration musulmane, comme si c’était une horreur nouvelle et inquiétante. Je me suis rappelé ma terreur sourde, dix ans en arrière quand cette violence était de plus en plus flagrante pour qui s’y intéressait, c’est à dire était capable de lire jour après jour la presse locale, les brèves ici et là. L’émergence de la peste brune extra-légale en même temps que la banalisation de l’extrême-droite parlementaire. Ces groupes néo nazis,qui se ressemblaient les uns les autres dans leur composition sociale: des jeunes imprégnés par les mythes et les appels aux meurtres des suprémacistes blancs américains et puis des policiers et des militaires. Ce fut le cas à Auxerre mais aussi toutes les années 2000 et 2010 à Carcassonne et Castres, villes de garnison où l’on brûle des mosquées et ou l’on chasse le “raton”, comme on va au bal, entre jeunes et paras. Dix ans plus tard, ce sera aussi la composition d’un groupe Telegram de 8000 personnes FrDeter, démasqué par des journalistes communautaires musulmans juste avant de passer à l’acte et de commettre des attaques armées contre des mosquées et des activistes musulmans. Les ratonnades d’Auxerre ont commencé en 2004 et 2005, en même temps que perçait un blog peu connu en dehors des cercles…

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Brouillards de guerres, nous avons aimé le Liban

in Instants by

Bizarre d’attendre encore une guerre déjà commencée. Il y a déjà des dizaines de morts au Sud-Liban dans les rangs du Hezbollah, des pertes qui n’ont jamais été aussi importantes depuis 2006 (mais sont négligeables par rapport aux pertes ensuite en Syrie, qui ont peut-être durablement bougé les seuils de tolérance). Déjà des militaires, déjà des morts, déjà des milliers de déplacés, et déjà des morts familiers et proches, notamment en la personne d’un journaliste dont tout le monde avait au minimum une connaissance indirecte, celle d’un visage familier dans un certain Beyrouth – et pourtant pas encore une guerre qui se dit. Dans cette période où les confrontations en cours ont déjà duré plus longtemps que la guerre de 1967 ou celle de 1973, et désormais plus que 2006 bientôt, règne un flou bizarre. Savoir la violence et la guerre déjà là sur le sol libanais et pour une fois sentir que ce n’est pas un événement, pas du dicible, juste un fond de roulement, est une situation inédite dans un pays où tout s’écrit d’habitude par surgissements soudains. C’est aussi d’une tristesse sans nom par rapport à l’histoire du sud-Liban, terre tellement marquée par la guerre (invasion en 1978, 1982, occupation jusqu’en 2000, guerre en 2006), que des dizaines morts ou des bombardements quotidiens n’y sont même plus un événement national, mais presque quelque chose qui relèverait d’une presse régionale si elle existait dans le pays, ou bien d’un bulletin interne d’une organisation, celle du Hezbollah, dont les…

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Sarah, abattue intégralement.

in islamophobie by

On ne sait pas si Sarah est morte ou vivante. Depuis mardi, date à laquelle elle a reçu huit balles, dans l’abdomen notamment, et que son pronostic vital a été engagé, selon la presse, on ne sait rien. Manifestement, ce n’est pas une information que les gens recherchent sinon il y aurait eu une nouvelle dépêche de presse. De fait,le jour même, puisque nous sommes en France, dans les commentaires des journaux, beaucoup de gens se scandalisaient qu’elle ait été emmenée à l’hôpital, parce qu’elle allait être soignée avec leur argent. Eux souhaitaient, massivement, que l’argent des impôts soit utilisé pour les balles et qu’ensuite, on laisse agoniser Sarah par terre. Ce n’est pas la peine de faire des screens pour prouver cela, nous ne sommes plus en 2010, et des millions de gens appellent à la mort des musulmanes sur les réseaux tous les jours, c’est banal. Son prénom est seulement dans un article d’Europe 1. Ailleurs la description de titre fluctue. ‘Femme en voile intégral” juste après qu’elle ait été abattue, puis “ voilée de la tête aux pieds” “portant une abaya couvrant également la tête”, “femme voilée “ tout court. En recoupant des morceaux épars d’articles de presse indifférents, on peut seulement raconter cette histoire sur Sarah. Sarah avait 38 ans, elle était précaire. Elle habitait apparemment le Val de Marne vers Villeneuve le RoI ou Choisy. Elle semblait avoir une vie difficile depuis longtemps. Son premier internement long en psychiatrie datait de quinze ans, avant sa…

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Hamas, le point aveugle

in islamophobie by

En exil aux USA, Souhail Chichah enseigne au Williams College. Ses recherches actuelles portent sur la théorie du capital, l’anthropologie de la blanchité ainsi que sur la généalogie du racisme. Son poème intitulé “Prendre langue” a été nominé par le concours européen d’écriture “Parler l’Europe en des langues différentes”. L’une de ses publications récentes, intitulée “ ’L’islamisation de la France’ : acteurs et ressorts d’une dangereuse rengaine”, co-écrite avec François Burgat, vient d’être publiée par la revue Jadaliyya. L’analyse, par la sociologue Nouria Ouali (Université Libre de Bruxelles), du “traitement d’exception” réservé à Souhail Chichah”révèle le processus de criminalisation et de diabolisation” ainsi que “la violence institutionnelle, politique, intellectuelle et médiatique sans précédent” en Belgique, dont il a fait l’objet. Il a également été la cible “de réactions politiques unanimes et musclées allant de la condamnation morale aux intimidations politico-judiciaires et à l’éviction” de son emploi de chercheur à l’Université Libre de Bruxelles. “J’ai cherché non pas à rire des actions humaines, ni à pleurer à leur sujet, ni à les haïr, mais à les comprendre.” – Spinoza L’attaque militaire menée par le Hamas est actuellement le cadrage “occidental” dominant de la question israélo-palestinienne. Le Président des États-Unis a présenté ses condoléances aux familles israéliennes qui ont subi des pertes, tout en négligeant ostensiblement d’exprimer des sentiments similaires aux familles palestiniennes, et ce en plein bombardement aérien intensif de Gaza. Parallèlement, les États-Unis ont envoyé des moyens militaires navals et aériens dans la région, démontrant une fois de plus leur…

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Paris: poule mouillée pour #Gaza, un 28 octobre où la Seine était moche.

in Mémoires Vives by

Trois heures du matin . Impossible de dormir, chercher sans arrêt si des comptes Palestiniens ont posté quelque chose depuis la coupure d’internet. Insensé 29 octobre, être rassuré par quelques vidéos de bombardements. Ca veut dire que des gens sont encore vivants. Qui étaient les manifestants à Paris ? Des gens qui n’avaient pas dormi hier aussi et fouillé l’horreur du silence soudain. Il ne restait plus que cela en France, pour savoir quelque chose, au moins entendre des voix palestiniennes dans le brouillard médiatique infâme. Il n’y a plus rien, juste nous solidaires des fantômes que nous savons encore vivants. Trois heures du matin, on ne peut pas dormir, on a vécu dix jours en un, l’adrénaline ne redescend pas . La cruauté mesquine du pouvoi, la manifestation autorisée de dimanche dernier et puis de nouveau l’interdiction de pleurer en public hier. Je me souviens des mots d’un père venu avec sa femme, et ses deux filles, ce dimanche là. Il disait que la famille avait attendu patiemment que les manifestations soient autorisées,car ils voulaient venir tous ensemble. Il était souriant, les enfants aussi, il était paisible, il expliquait pourquoi lutter pour l’indépendance de la Palestine est important, il avait emmèné ses filles en Cisjordanie l’an dernier et puis au rassemblement autorisé pour leur apprendre la solidarité et la justice. Je pense à toutes les jeunes filles de ce dimanche là, leurs rires “ Filme pas, ma mère ne sait pas que je suis là, elle va s’inquiéter” ,…

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Même pas une minute de respect: bilan du macronisme scolaire

in Ecole by

Ce n’était donc qu’un piège. Lundi, dernière semaine de cette période, nous avons fait une minute de silence avec les élèves. Pour nos collègues Dominique Bernard, Samuel Paty, lâchement assassinés. Et pour les collègues blessés à Arras, un agent d’accueil et un professeur d’EPS. C’était la sixième que je vivais, un rituel récurrent, qui est toujours une épreuve pour moi. Que dire ou ne pas dire ? Comment me positionner, dépasser ma stupéfaction, mes émotions face aux élèves ? A chaque fois c’est beaucoup d’appréhension, je n’ai pas le temps de me recueillir, de comprendre l’évènement qui se passe que déjà l’État m’impose cette épreuve. Tandis que j’encaisse la nouvelle le weekend, déjà une part de moi doit anticiper ce moment. Cette fois-ci nos syndicats unanimes ont réussi à arracher un temps de collectif au Ministère. Ce n’était pas gagné. Enfin deux heures pour le secondaire, renvoyant nos collègues du primaire à leur temps de pause pour se préparer, simplement échanger, se soutenir. Au collège, nous avons bien organisé ça je crois. Une direction bienveillante, des échanges, de l’entraide, je pense que nous avons dans l’ensemble pu accueillir les élèves plus serein-e-s, moins anxieux. Nous avons décidé d’expliquer aux élèves dès la première heure. J’ai fait ce temps avec une collègue et des petits sixièmes, qui pour certain-e-s en savaient beaucoup. Au fil de la discussion sont remontés leurs témoignages de violence dans le quartier, d’expériences d’intrusions dans l’école, de témoignages de la violence quotidienne. Nous avons expliqué le sens…

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Pendant ce temps sur Israel ( 8 – Falafel Final)

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la huitième (et dernière) chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Le jeudi soir de Tel Aviv… … est une gigantesque teuf géante Pas d’attaque au couteau ici, mais une tendance bien réelle à vouloir se flinguer en trottinette bourré le jeudi soir. Ça va avec la pulsion de vie j’imagine… De jeunes religieux font la tournée des terrasses pour essayer de sauver les gens avec des écrits en Hébreux. Ça discute… Au fait, un petit secret : la weed est légale en Israël. « Not ‘legal’, it’s decriminalised ». Oui oui d’accord, c’est un peu pareil. Tout le monde fume partout. Dans les clubs, qui te passent des tubes de hip hop des années 90 on peut se rouler un joint sur le bar et le fumer sur la piste de…

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Pendant ce temps, sur Israël (7 – Gog et Magog)

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la septième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final   Le concept m’échappe… Le « centre » de Jérusalem est composé de rue propres, entremêlées de terrasses de restos et de bars qui jouent au combat de son avec de la musique partout, des chanteurs à kippa (dont un m’a posé sa version de Comfortably Numb, c’est à noter), où déambulent des jeunes attifés de toute la gamme de l’accoutrement religieux. Juste kippa, kippa + chemise ; kippas + chemise + tsitsit (les petits fils qui pendent des vêtements) ; Kippas + chemise + tsitsit + veste + chapeau… L’avantage d’avoir une religion qui fais de la musique et qui boit de l’alcool… Jérusalem est une autre version de la teuf mais la teuf toujours. Ça semblait vivre ensemble et les religieux…

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Pendant ce temps, sur Israël… (6 – si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer)

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la sixième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Entre Jérusalem et Tel-Aviv (ou plutôt entre Tel-Aviv et Jérusalem) il y a un train. Le voyage entre les deux villes prend 37 minutes… La gare de Tel Aviv ne ressemble pas à grand-chose. Quelque chose entre la gare de province et la station de RER. Pour y aller il faut passer par les aspects moins rutilants de Tel Aviv. En clair les quartiers où on met les noirs et les junkies. A Jérusalem en revanche, c’est tout l’inverse. On arrive dans un immense tunnel, sorte de cordon ombilical sensé vous propulser dans le ventre de Dieu… Après une série de 4 escalators flambants neufs, dont les murs sont ornés de photos en hommage au génie humain bâtisseur qui a accompli cette œuvre,…

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Palestine : d’une quenelle d’État et des moyens de lui tordre le bras.

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Au début des années 2010, la sphère antisémite avait réussi une OPA foudroyante sur l’antiracisme. Celle-ci se manifeste dans sa forme la plus éclatante lorsqu’en 2009, Robert Faurisson monte avec Dieudonné sur la scène d’un Zénith plein à craquer, tient un discours négationniste et est applaudi en même temps par Jean-Marie Le Pen, vétéran de la guerre d’Algérie, et un public qui se pense révolutionnaire de gauche aux cris de “ Palestine vivra, Palestine vaincra “. A ce moment, acteurs sincères de la lutte contre l’antisémitisme, nous pensions avoir vécu la pire des impostures possibles. Nous ne pouvions prévoir 2023, ce moment où la lutte contre l’antisémitisme est incarnée par le gouvernement français, au cri que l’on peut résumer par “ Netanyahu vaincra” . Ou par “ Maurras vaincra” ce qui somme toute revient au même. En 2009, toute la gauche antiraciste n’était pas aux meetings de Dieudonné. Bien au contraire, la majorité des forces de gauche radicale le condamnaient, mais de manière totalement impuissante car elles refusaient de remettre en cause son postulat limpide : il n’y avait pas de lutte pour la Palestine sans cautionner a minima une partie de la rhétorique antisémite. Nous ne reviendrons pas ici sur ce passé, et sur les positions qui ont été les nôtres dans cette période, critiquables autant que celles qui nous faisaient face dans notre propre camp. Mais aujourd’hui, nous assistons à un phénomène absolument similaire mais d’une puissance de feu absolument exponentielle car c’est le pouvoir qui mène. Dieudonné…

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