"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Véronique de Keyser, ou la Laïcité au service de Bachar al Assad

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par Cynthia Lévy Il y a chez Véronique de Keyser une manière de présenter les conflits qui l’occupent avec une prudence qui est comme une ritournelle. Enfantine, mélodieuse, inoffensive et qui nous endors. Mais, on le sait, les chansons que l’on chante à nos enfants sont souvent des récits cruels, d’une violence sourde ou explicite, mais dont la patine de l’âge a lissé la langue. Aussi, il y a une morale à ces histoires. Il y a donc trois fils entrelacés : le mielleux, la violence et la morale. Chez de Keyser, les contours ne sont jamais abruptes, sa parole est parfois ferme, mais sans avoir un mot plus haut que l’autre. Ses interventions laissent apparemment peu de place à l’interprétation et sont, à premières vues, équilibrées, notamment sur la question de l’accueil des réfugiés, sur la nécessité d’une plus grande ouverture des frontières. Et il faut lui reconnaître une réelle persistance : le ton – souvent patelin – de la défense des droits de l’homme, combat essentiel, est une constante. Mais il est problématique de rester à ce niveau d’analyse. Retour sur un entretien (2012) Sur le cas syrien, c’est à peine si ses déclarations ont varié dans le temps, c’est un régime « dur »: il serait donc, de prime abord, erroné de lui attribuer une défense de Bachar Al Assad en tant que démocrate. C’est quelqu’un qu’elle ne porte pas dans son coeur : « Malgré tout le dégoût qu’il m’inspire, on ne pourra pas faire l’économie d’un dialogue avec…

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A la recherche de notre humanité perdue

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Depuis le 23 avril 2020 s’est ouvert le procès historique d’Anwar Raslan, ex-membre de haut rang des services secrets syriens. Il est accusé d’avoir ordonné, lorsqu’il dirigeait le centre de détention al-Khatib à Damas d’avril 2011 et septembre 2012, la torture d’au moins 4000 personnes et d’être responsable de la mort d’au moins 58 autres. Après 18 ans de travail pour les services de renseignement syriens, Raslan fut arrêté le 12 avril 2019 à Berlin où il avait réussit à s’exiler avec sa famille à partir de mai 2015. Cet ancien colonel est donc le plus haut gradé Syrien jamais arrêté pour des crimes contre l’humanité. Son co-accusé, Eyad al-Gharib, de rang inférieur, est accusé d’avoir participé à l’emprisonnement d’au moins 30 manifestants, opposants du régime, dans ce même centre de détention et dans la même unité 251, où le régime encore aujourd’hui torture ses opposants. Ceci est un autre aspect historique, alors que la plupart de procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, se tiennent une fois que ces crimes sont déjà passés. Eyad al-Gharib, quant à lui, fût arrêté en Rhénanie Palatinat, le Land où se situe le tribunal régional supérieur de Coblence. Le procès se tient d’ailleurs à Coblence pour cette raison. La fin de l’impunité Depuis plus de 9 ans, des centaines de milliers de Syriens sont morts dans les centres de tortures d’Assad, comme celui d’al Khatib. Le régime s’est par ailleurs servit d’armes chimiques contre son propre peuple et plusieurs millions de…

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Un moment de honte vite passé: quand Bachar Al Assad s’invite à la fête de la laïcité belge.

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Ce 26 mai 2020 dans le royaume de Belgique, Véronique de Keyser, ancienne parlementaire européenne pour le parti socialiste, ancienne doyenne de la faculté de Psychologie de l’université de Liège, administratrice de la fondation du Roi Baudouin, membre de l’académie des sciences des lettres et des beaux arts, grand officier de l’ordre de Léopold, a été élue présidente du Centre d’action Laïque. Ce qui aurait pu être un “non évènement”, le Centre d’Action Laïque étant une organisation relativement peu “visible”, ou le “couronnement d’une carrière”, tant cela ressemble à un “bâton de maréchal”, ne sera qu’un moment de honte, un de plus dans la longue série des compromissions avec le régime Assad. Bien que peu visible, le Centre d’Action Laïque n’est pas une petite association composée d’instituteurs radicaux portant la barbe en collier et chantant “A bas la calotte” en buvant des coups. C’est qu’en Belgique, terre de contrastes et de compromis, l’Etat n’est pas “neutre” et encore moins laïque mais reconnaît et finance toute une série de cultes considérés comme légitimes. A ce titre, la Laïcité est en effet reconnue comme “une religion comme les autres”. Elle bénéficie dès lors d’un financement public et d’une organisation dûment reconnue et stipendiée. Cette dernière est officiellement chargée d’une foule de missions allant de l’organisation des cours de morale laïque dans l’enseignement public à l’assistance aux détenus. LA laïcité organisée belge remplit ainsi, à l’instar des autres églises mais à sa manière, un rôle philosophique, social, et culturel relativement discret et méconnu…

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