"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Féminisme

Le frérisme pour les nuls (2): Florence Bergeaud-Blackler, ou quand une chercheuse du CNRS s’en prend au halal, au ramadan et…à la recherche scientifique

in Féminisme/islamophobie by

NDLR: La première partie de cette étude critique d’Alain Gabon consacrée à l’ouvrage de Florence Bergeaud-Blackler , “Le Frérisme et ses réseaux” se trouve ici Les demandes  de suppression de fonds pour la recherche (quelle ironie de la part d’une chercheuse), les calomnies contre ses collègues, la diabolisation des associations antiracistes et de champs disciplinaires et universitaires qui lui sont manifestement étrangers   ne constituent qu’une partie des problèmes  de  l’ouvrage et des interventions médiatiques de son auteure. Partout, « entrisme », « infiltration », « endoctrinement », « complot » FBB stigmatise  les pratiques cultuelles musulmanes  les plus banales. Elle confond bel et bien, quoi qu’elle s’en défende,  islam et islamisme. Elle le fait notamment lorsque   la consommation de nourritures  Halal  et la simple pratique du  jeûne du  ramadan se voient mettre en accusation. Pour FBB,  tout signe d’appartenace musulmane est” islamiste”, et donc menace existentielle pour l’édifice républicain,  et tout musulman “visible” est d’emblée “frériste” ou pire. Pas plus que son avocat, FBB  ne supporte donc de voir des hijabs,  fut-ce en posters  et encore moins des  féministes musulmanes disposer de quelques misérables minutes d’antenne sur une chaîne publique.  Son compte Twitter  regorge d’attaques et d’accusations d’”islamisme”  contre toute activiste ou toute   musulmane voilée dès lors qu’elle est  invitée dans les média, aussi rarissimes ces invitations soient-elles.  Sans doute faudrait-il à ses yeux  exclure encore davantage celles qui le sont déjà systématiquement par la majeure partie des institutions françaises. Ses tweets mettant en avant  avec insistance sa qualité de chercheuse reconnue par  une institution…

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Libertés associatives face à la loi Séparatisme, un défi commun ? Débat vendredi 17 févriier.

in Chroniques de la violence brune/Féminisme/islamophobie by

Si la loi Séparatisme a pu détruire profondément le régime des libertés associatives en France, c’est d’abord parce que l’islamophobie a amené les acteurs de la société civile non musulmane à craindre le prétendu “complot islamiste” plutôt que la remise en cause de ses droits. Aujourd’hui ce ne sont plus “seulement” les organisations musulmanes qui sont stigamtisées, privées de leurs ressources et de leurs locaux, accusées d’entretenir la sédition mais aussi des aasociations féministes, écologistes, des MJC, des associations de locataires ou de soutien scolaire. Est séparatiste, tout ce qui est considéré comme une opposition par le gouvernement. Réagir, c’est revenir au problème de départ, briser la séparation islamophobe, la peur, les préjugés, les réprésentations conspirationnistes. Créer un front commun entre toutes celles et ceux qui ont besoin des libertés publiques pour créer, s’entraider, lutter. L’unité commence par la rencontre et le dialogue: à l’invitation de Lignes de Crêtes, Elias d’Imazalène, fondateur d’Islam et Info, conseiller politique à Perspectives Musulmanes et Julien Talpin, sociologue au CNRS et coordinateur de l’Observatoire des Libertés Associatives répondront à vos questions vendredi prochain. Quelques ressources pour commencer à réfléchir Le premier rapport de l’Observatoire des libertés associatives: cent exemples d’atteintes aux droits des associations  Le rapport de l’organisation anglaise de défense des droits humains sur la répression islamophobe en France L’affaire Alternatiba , ou comment a été inventé l’éco-séparatisme Tourcoing : comment on prive les jeunes et les habitants des quartiers de leur MJC . Quand la loi Séparatisme permet d’interdire à des femmes…

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Les Séparées, ou comment le féminisme français est devenu le conte des Bonnes Femmes.

in Féminisme by

Comment cela a commencé, il est difficile de le dire. C’est évidemment en 2004 que la chose a été officialisée mais une loi contre les femmes n’aurait pas pu passer comme une lettre à la poste, si la haine ou l’indifférence devant la haine n’avaient pas été immenses avant. En tout cas, c’est à ce moment que l’ensemble des femmes de ce pays se sont habituées à ce que les musulmanes vivent séparées d’elles, c’est à dire aient une condition discriminante comme existence quotidienne. Le fondement de la Séparation était simple. Les filles et les femmes musulmanes pouvaient après tout ne pas l’être et devenir féministes à la française. Comme toutes les femmes du monde, les féministes se sentaient beaucoup plus intelligentes et belles que les autres et ne pouvaient pas comprendre que l’on puisse devenir comme elles et qu’on ne le devienne pas. Sans doute, un jour les jeunes musulmanes comprendraient leur intérêt, en attendant, la privation de liberté était un mal pour un bien. Ce n’est pas arrivé. Et certaines jeunes filles ont quitté l’école. Disparues et tout le monde au fil des années s’est fait à cette disparition. Après tout, les fanatiques avaient « leurs » écoles et leurs lycées où elles pouvaient être laides et bêtes en toute liberté. Que certaines d’entre elles n’en aient pas eu les moyens financiers ou concrets, qu’elles aient arrêté leurs études ou fait des dépressions n’a empêché personnE de dormir. De même, le féminisme français, pourtant tellement avide d’explorations des divers trauma…

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Pro-choix, avec le Planning Familial, contre la transphobie et l’islamophobie

in Féminisme by

Que dire au sujet de l’affiche du Planning Familial représentant un homme enceint et surtout au sujet de la polémique qui dure depuis quelques jours ? En tant qu’homme trans, je pourrais être enceint. Ce n’est pas le choix que j’ai fait car je suis un peu binaire et pour moi c’était le rôle de sa mère de porter mon fils et de l’allaiter, mais j’aurais pu le faire. En 2017 les personnes trans n’ont plus été obligées d’être opérées, et donc de devenir stériles, pour changer de genre administrativement. Et bien sûr il y a des conséquences : les trans peuvent garder tout ou partie de leur corps biologique tout en vivant dans le genre qui leur convient. Il y a a donc des hommes enceints, des hommes qui allaitent et dans certaines maternités on peut parfois entendre “Poussez, Monsieur !” C’est la vie. C’était prévisible qu’à avoir gagné autant de droits et autant de visibilité en si peu de temps la communauté trans s’attire les foudres réactionnaires et leur panique morale qui charrie des torrents de merde transphobe. Les hommes trans devraient renoncer à leur utérus, un homme enceint c’est contre-nature, ce sont des délirants qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, leur délire prendra bientôt fin comme en Angleterre. Je ne veux pas avoir l’air zemmourien mais encore une fois, c’est de la faute des arabes : si le Planning Familial n’avait pas eu l’outrecuidance de tolérer les femmes voilées, peut-être qu’il ne serait pas…

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My name is Fatima and I am a citizen of Kabul

in Féminisme/Mémoires Vives/Révolution by

J’ai connu Fatima par l’intermédiaire du collectif Urgence Afghanes que nous avons lancé suite à la chute de Kaboul. Son courage, sa combativité, son dévouement et son combat pour les droits des femmes et de la démocratie m’ont laissée sans voix. Nous avons beaucoup à apprendre de la résistance afghane. History will not forget.  La version française est à la suite de la version anglaise qu’elle m’a faite parvenir. My name is Fatima Karimi and I am a citizen of Kabul. I am from a small minority, Bayat, which didn’t even have a name until last year. I am a 28-year-old girl from Afghanistan, a country where I have always been challenged and I have stood proudly with all my might against any type of injustice. I am a girl from a land where I have defended the teachings of democracy and human rights while fearing suicide attacks and explosions every day. For over 10 years, I have been working in various cultural, social, and political fields in my country. I have worked with national and international institutions with a patriotic mindset for my country. I also have experience working with the government. I have always worked to preserve the achievements and values we obtained in the last two decades. Before the Taliban take-over, I was promoting and defending women’s rights at every level. I have always been opposed to injustice, inequality, privilege, harassment (and the denial of capacities and capabilities in every intellectual group). Even now that the Taliban…

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Suis-je racisée ?

in Antisémitisme/Féminisme/Mémoires Vives by

A. me dit : “tu es racisée parce que tu es juive, et d’ailleurs tu n’es pas blanche.” l’injonction actuelle à l’assignation identitaire de « race » pour dénoncer le racisme social ne me convient pas. Je ne parle que pour moi, pas pour lui. Lui étant juif métis descendant d’esclaves avec ses cheveux frisés, crépus qui évoquent l’Afrique, lui dont tous les adultes jeunes ou vieux de ma famille ou d’ailleurs voulaient toucher les cheveux lorsqu’il était enfant et l’embrasser même si lui comme tous les enfants redoutait ce contact imposé, je comprends qu’il se dise racisé et pas blanc. Mais moi ? Je suis née juste après la guerre, juive je l’étais parce que mes parents l’étaient et tous mes ancêtres aussi, mais toute ma famille était laïque et assimilée depuis longtemps et s’il n’y avait eu la Shoah notre judéité aurait probablement disparu ou presque. Mais il y eut les années trente, le nazisme, la guerre la déportation et l’extermination des juifs d’Europe et ma famille, mes parents furent eux aussi pris dans la tourmente. Heureusement bien que résistants ils survécurent. Chacun repris sa vie, les uns, mes grands parents restèrent en exil aux Etats Unis où ils s’étaient réfugiés dès 1941, mes parents se séparèrent après ma naissance et je fus élevée comme tous les enfants de ma génération juifs ou non, enfants de résistants, de collabos, ou simplement de bons français qui s’étaient contentés de subir l’occupation sans réagir outre mesure, nous, ceux que l’on appela les baby boomers,…

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Le désir de révolution et le religieux au temps de 68

in Féminisme/Mémoires Vives/Religions/Révolution by

En 1968, nous les jeunes militants révolutionnaires rêvions d’un autre monde et nous étions sûrs qu’il allait advenir. En pleine guerre froide alors que la décolonisation commençait à peine et que nous sortions de deux guerres coloniales sanglantes en Indochine et en Algérie, deux défaites pour la France, alors qu’au Vietnam les gouvernements américains s’enlisaient dans une interminable et terrible guerre contre les combattants de la liberté et que la jeunesse progressiste luttait à la fois pour les droits civiques et contre la guerre qui les décimait, nous rêvions de Révolution. L’ « immigré » Il n’y avait pas de jeunes immigrés ou « issus de l’immigration » dans les banlieues. Les immigrés qui venaient en France travailler dans les usines automobiles, vivaient pour la plupart seuls dans des foyers sordides, deux ou trois par chambres minus­cules. Ils dormaient sur des lits superposés de métal et parfois lorsqu’ils faisaient les trois-huit, ils se partageaient le même couchage à des horaires différents. Ils préparaient collectivement leur nourriture dans des grands chaudrons sur des réchauds à gaz ou à alcool. Le soir, ils se retrouvaient devant le couscous le plat de poisson ou au café. Sans femmes, sans enfants, ceux-là étaient au pays, dans leurs tribus ou leur bled aride et mi­sérable. L’ouvrier immigré ne rentrait chez lui qu’une fois par an s’il avait pu économiser pour payer son voyage. Le regroupement familial n’existait pas. « L’immigré » était mascu­lin, seul et adulte. D’ailleurs il n’y avait pas encore de barres d’HLM en banlieue, ou si peu. Par…

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Bourgoin, le True Crime et l’Extrême droite

in Chroniques de la violence brune/Féminisme/Médias etc. by

  Un peu de contexte Soyons honnêtes, j’ai toujours eu un problème avec Stéphane Bourgoin. Comme n’importe quelle personne francophone qui s’intéresse aux tueurs en série, j’ai beaucoup croisé les écrits de Bourgoin qui est considéré comme le plus grand spécialiste français sur le sujet. Pourtant, je n’ai jamais aimé le lire tant il me semblait visible que Bourgoin manquait de profondeur dans son approche du sujet, ressassait et simplifiait ce qu’il lisait lui-même ailleurs et surtout laissait une grande place dans ses livres à des descriptions morbides qui me semblaient superflues et voyeuristes. J’étais également irrité de voir quelqu’un que je percevais (pourtant sans preuves à l’époque) comme un pseudo-spécialiste avoir autant d’audience pour diffuser des idées poussiéreuses et simplistes sur la psychologie humaine. Je m’inquiétais de son influence, et pour cause, Bourgoin a toujours été invité sur les plus grands plateaux télé, dans les plus importants journaux et ses livres (une cinquantaine) sont lus par des millions de lecteurs. Un autre fait, plus récent et qui alimentait ma méfiance, est que Stéphane Bourgoin a commencé à être édité chez Ring en 2013 (et nommé directeur de deux collections chez eux “Murder Ballads” et “Train de nuit”). Ring est une maison d’édition que l’on pourrait qualifier d’extrême droite (bien qu’elle s’en défende), et pourtant Bourgoin ne semblait pas avoir de problème moral à être édité aux côtés d’auteurs tels qu’Obertone, Marsault, Geoffroy Lejeune, Alexandre Mendel, ou Papacito. Edit: suite aux révélations sur Bourgoin, Ring s’est empressé de dire à…

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Le défi testimonial d’Adèle Haenel : pour une révolution culturelle en France

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L’émission de Mediapart dans laquelle l’actrice Adèle Haenel est intervenue le 4 novembre dernier pour témoigner de l’agression pédocriminelle dont elle a été victime était un grand moment de télévision. Des témoignages filmés de victimes et imprégnés d’une telle tension étaient advenus au cinéma – jamais, semble-t-il, sur un plateau de télévision. Dans un État de droit, les témoignages des victimes de violences sociales et politiques sont censés avoir leur place d’abord au sein de l’institution judiciaire. Mais encore faut-il qu’ils soient effectivement audibles par la justice – et que l’on puisse donc compter sur celle-ci pour engager une procédure visant à punir les coupables et à accorder réparation aux victimes. Or on sait bien que tel n’est pas toujours le cas, loin s’en faut – quand bien même la législation et les décrets d’application existent qui le permettraient. C’est ainsi que depuis le XIXe siècle des pratiques testimoniales calquées sur le modèle de la déposition en justice se sont beaucoup développées hors des enceintes des tribunaux – en particulier dans des publications en livres de littérature. L’utopie de celles et ceux qui témoignent est alors de s’adresser à toute la société et de permettre une prise de conscience collective, de sorte qu’à l’avenir les violences du passé soient jugées, ne serait-ce que par le tribunal de l’histoire, et que, devenues intolérables pour tou·tes, elles ne puissent plus se reproduire. Le parti qu’Adèle Haenel a pris de livrer un témoignage médiatique à Mediapart, d’abord à l’écrit dans l’article de Marine…

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Polanski: la censure, si seulement…

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Ce sont les idées progressistes radicales qui sont en état de censure sociale dans ce pays. La victoire du retournement victimaire opéré par les réactionnaires et les fascistes en est un des symptômes. Pendant des années, le public de Dieudonné avait cet étrange discours: revenant du Zénith ou d’un théâtre qui avait pignon sur rue, il nous traitait de censeurs en nous mettant en lien des vidéos de Dieudonné virales et vues des millions de fois. A gauche, des centaines de textes et de commentaires défendaient sa liberté d’expression et l’infime minorité qui se positionnait contre ces défenses était traitée comme si elle avait le pouvoir du NKVD. En 2014, l’interdiction d’un de ses meetings sur des milliers, UN seul fut une affaire nationale où il eut le soutien de forces venues de l’ensemble du champ politique. Dans ces mêmes années, le succès des thèses racistes, antiféministes, réactionnaires se matérialisa notamment par leur diffusion permanente à des heures de grande écoute et sur des médias très regardés. Dans les talk shows, sur les chaînes d’info en continu, Zemmour ne fut pas le seul à devenir ce qu’il faut bien appeler une star. On vit défiler des prêtres homophobes, des jeunes femmes contre l’IVG, des dénonciateurs du Grand Remplacement ou du Grand Ensauvagement comme Laurent Obertone. On vit, le soir de l’assassinat du jeune militant antifasciste Clément Méric, une invitation faite à Serge Ayoub sur une chaîne d’information, on invitait donc le néo-nazi qui avait formé les tueurs. Outre leur modèle…

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