"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

Author

Maeve Juliette

Maeve Juliette has 3 articles published.

Avatar

L’antifascisme n’est pas un crime

in Chroniques de la violence brune by

Après ce qu’il semble avoir été des millions d’années de mandats de Gérard Collomb, le nouveau premier flic de France, Gérald Darmanin se déplace le 7 octobre dernier pour nous parler de ces sujets de prédilection: insécurité, vidéosurveillance (pardon, “vidéoprotection”) et augmentation des effectifs de police dans les rues de notre ville lumière, Lyon, la capitale de l’extrême droite. Darmanin prononce ses inepties post inauguration du nouvel hôtel de police du 8ème et visite des locaux d’Interpol. Ambiance. Vidéoprotection, parlons-en. Lors d’une manifestation non déclarée contre le pass sanitaire le 28 août, des militants antifascistes et des sympathisants de la GALE (Groupe Antifasciste Lyon et Environ) se sont confrontés à des membres de Civitas qui se définit lui-même comme “lobby catholique traditionaliste” aka groupuscule intégriste d’extrême droite. Tout ça est évidemment filmé par une des nombreuses caméras de surveillance présentes dans la presqu’île de Lyon. Les supposées victimes de Civitas n’ayant ni déclaré d’ITT ni porté plainte, il n’y aurait pas dû avoir de poursuites. Pourtant, exceptionnellement, dans ce type d’affaire, le parquet s’auto-saisit et la procureur demande le placement en détention de l’ensemble des prévenus. Le 21 et 22 septembre, sept militants sont interpellés chez eux et sur leur lieu de travail. Ils sont d’abord maintenus en garde à vue pendant 24 à 48h. On leur parle alors à plusieurs reprises de la “raison politique” de cette opération. La bande vidéo témoin reste évidemment entre les mains des forces de l’ordre, on se demande bien qui va-t-elle “protéger”. Parmi…

Lire la suite

My name is Fatima and I am a citizen of Kabul

in Féminisme/Mémoires Vives/Révolution by

J’ai connu Fatima par l’intermédiaire du collectif Urgence Afghanes que nous avons lancé suite à la chute de Kaboul. Son courage, sa combativité, son dévouement et son combat pour les droits des femmes et de la démocratie m’ont laissée sans voix. Nous avons beaucoup à apprendre de la résistance afghane. History will not forget.  La version française est à la suite de la version anglaise qu’elle m’a faite parvenir. My name is Fatima Karimi and I am a citizen of Kabul. I am from a small minority, Bayat, which didn’t even have a name until last year. I am a 28-year-old girl from Afghanistan, a country where I have always been challenged and I have stood proudly with all my might against any type of injustice. I am a girl from a land where I have defended the teachings of democracy and human rights while fearing suicide attacks and explosions every day. For over 10 years, I have been working in various cultural, social, and political fields in my country. I have worked with national and international institutions with a patriotic mindset for my country. I also have experience working with the government. I have always worked to preserve the achievements and values we obtained in the last two decades. Before the Taliban take-over, I was promoting and defending women’s rights at every level. I have always been opposed to injustice, inequality, privilege, harassment (and the denial of capacities and capabilities in every intellectual group). Even now that the Taliban…

Lire la suite

Mad Camp

in Mémoires Vives/pandémie/Traces by

26/09/2020 L’hôpital “C’est plus difficile de remonter que de descendre” me dit la dame sur le patio, en tirant sur sa cigarette. J’étais en train de grimper à ma fenêtre du rez-de-chaussée. Sacrée belle métaphore pour la dépression, je lui réponds en rigolant. Je suis arrivée hier, en train et en taxi. Au beau milieu de la carte de France, dans le Berry. J’y avais jamais foutu les pieds et j’aime pas Richard Berry mais faut avouer que c’est joli. Je relis Christian Bobin, “La grande vie”, au milieu de la petite forêt de la clinique et ça aussi c’est très joli. Il fait enfin frais, je porte un bonnet et une écharpe et je suis ravie. J’ai dû refaire un test PCR (mon deuxième en un mois bordel de chiotte) avant mon arrivée. C’est très chiant mais c’est normal, je viens d’un département rouge-sa-mère et le Berry est dans le vert. Troisième protocole de curage de nez ce matin et rien n’y fait, je continue à attraper les mains de l’infirmier en marmonnant for fuck sake dans ma barbe. Et en attendant les résultats lundi, et ben je dois rester confinée dans ma petite chambrée. On m’apporte mes repas et j’ai le droit de fumer des clopes à la fenêtre. Ce matin, l’infirmière qui m’a fait mon ECG m’a dit que je pouvais faire le mur pour fumer mon CBD, trop compliqué d’expliquer aux collègues que ça sent la weed mais ça n’en est pas. Le jeune psychiatre de…

Lire la suite

Go to Top