"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Arnaud Vauhallan

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Pro-choix, avec le Planning Familial, contre la transphobie et l’islamophobie

in Féminisme by

Que dire au sujet de l’affiche du Planning Familial représentant un homme enceint et surtout au sujet de la polémique qui dure depuis quelques jours ? En tant qu’homme trans, je pourrais être enceint. Ce n’est pas le choix que j’ai fait car je suis un peu binaire et pour moi c’était le rôle de sa mère de porter mon fils et de l’allaiter, mais j’aurais pu le faire. En 2017 les personnes trans n’ont plus été obligées d’être opérées, et donc de devenir stériles, pour changer de genre administrativement. Et bien sûr il y a des conséquences : les trans peuvent garder tout ou partie de leur corps biologique tout en vivant dans le genre qui leur convient. Il y a a donc des hommes enceints, des hommes qui allaitent et dans certaines maternités on peut parfois entendre “Poussez, Monsieur !” C’est la vie. C’était prévisible qu’à avoir gagné autant de droits et autant de visibilité en si peu de temps la communauté trans s’attire les foudres réactionnaires et leur panique morale qui charrie des torrents de merde transphobe. Les hommes trans devraient renoncer à leur utérus, un homme enceint c’est contre-nature, ce sont des délirants qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, leur délire prendra bientôt fin comme en Angleterre. Je ne veux pas avoir l’air zemmourien mais encore une fois, c’est de la faute des arabes : si le Planning Familial n’avait pas eu l’outrecuidance de tolérer les femmes voilées, peut-être qu’il ne serait pas…

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Une autre ballade de Willy Brouillard

in Instants/Révolution by

J’emploie pas de grands mots pour dire des choses simples, j’ai pas été suffisamment longtemps à la fac pour ça peut-être ou alors juste j’arrive à penser des choses complexes avec des mots simples, en tout cas je ne me sens pas “post-moderne” ni “déconstructiviste” mais j’ai dû déconstruire la violence. Ma propre violence, interne, qui venait de mon enfance, du fait que les gens qui m’ont aimé m’ont violenté, alors je croyais qu’aimer c’était violenter les gens. Et la violence de la société, des années 1980 durant lesquelles j’ai grandi. Je fais partie d’une toute petite minorité, parfois invisible parfois très visible, très discriminée, c’est la plus discriminée en France, je suis transgenre. Avant j’étais considéré comme lesbienne, et j’étais discriminé aussi, l’homophobie est très présente. J’ai mis quarante ans à débarrasser mon cerveau de toutes les saloperies qu’on y avait fourrées. J’ai été raciste, j’ai été sexiste, j’ai été validiste, j’ai été grossophobe, etc. Ce travail sur moi je l’ai fait pour pouvoir me regarder le matin dans la glace, pour éduquer mon fils à être meilleur que j’ai été, et surtout parce que j’estime que tout être humain doit être traité correctement, quoi qu’il soit, quoi qu’il ait fait. Quand je dis que j’ai mis des années c’est la vérité, je partais pourtant de moins loin que la plupart. Pendant quinze ans j’ai été policier, et là je ne sais pas si je vais pouvoir continuer, parce que c’est dur. C’est dur de travailler avec des gens…

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