"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Médias etc.

Digital / numérique parce qu'on ne sait jamais si c'est le doigt ou le nombre qui vient avant

L’obsession d’un complot frériste au service de la légitimation de la “loi séparatisme”

in Chroniques de la violence brune/Chroniques du déni/islamophobie/Médias etc. by

L’anthropologue Florence Bergeaud- Blackler fait paraître ces jours-ci un livre intitulé Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête. A cette occasion, le Figaro publie de larges extraits du livre, dans lesquels on apprend “comment les Frères musulmans, la plus secrète des organisations islamistes, ont réussi à faire de l’Union européenne la base avancée de leur projet de conquête du monde.” Rien que ça. Ceci n’est que le dernier avatar d’une séquence médiatique déjà longue marquée par le conspirationnisme islamophobe au sein des médias français. Ce soi-disant “complot musulman” s’appuierait sur une véritable toile d’araignée islamiste patiemment tissée par les Frères musulmans, qui s’infiltrerait dans toutes les strates de la société, à travers des structures très diverses : mosquées, associations cultuelles, associations d’aide aux devoirs, associations caritatives, structures d’apprentissage de la langue arabe, commerces divers… Les Frères musulmans, c’est quoi ? La Société des Frères musulmans suscite depuis sa création de nombreux fantasmes. Elle apparait en 1928 en Egypte dans le contexte du renforcement de la mainmise coloniale de la France et du Royaume-Uni sur les anciennes provinces arabes de l’Empire ottoman, consécutif à sa défaite lors de la Première guerre mondiale et à son démantèlement. Concurrente de celle du jeune régime de Mustafa Kemal Atatürk au pouvoir depuis 1923 en Turquie, qui entend embrasser la modernité afin de rattraper le retard supposé des pays de la région vis-à-vis de l’Occident, la vision de l’islam des Frères musulmans est résolument conservatrice. La confrérie a pour horizon ultime la création d’un Etat islamique, dont les…

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Gab – a platform fight against deplatforming

in Médias etc./Other Languages by

Far Right freedom of expression Gab severely suffered from being blacklisted from all the internet service providers who suddenly cut their ties with the website. The move happened after it was revealed that the Pittsburgh synagogue shooter killing 11 in 2018 was a regular Gab user using the platform to promote its ideology. Gab is a platform preferred by many disinformation or hate speech actors. Like with other alternative platform, users like to benefit from having multiple accounts on other platforms and advertise for them. La Croix Du Sud, an account specialised in translating conspiratorial or disinformative content here promotes his Rumble and Odysee channels. Gab is openly dealing in the Free Speech marketing, branding themselves as protecting free speech and being the safe place for everything that is not unlawful in the US. They brand it in their 2020 annual report. When the internet infrastructure does not want you Gab came under real pressure after one discovered a Gab account attributed to Robert Bowers, the 2018 Pittsburgh synagogue shooter, charged with killing 11 people. After the massacre, Gab was exposed as a hate platform and subsequently dropped by its partners and had to struggle to stay online and with still accepting regular antisemitic posting on its platform. Gab history since that day, is a very interesting tale on how third-party services can be pressured for regulating alternative platforms when it comes to a certain point, and what can alternative platform do to avoid being regulated. After Pittsburgh, PayPal and…

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Access to platforms’ data for vetted researchers? not a smart move

in Médias etc./Other Languages by

It is an idea that managed to reach a consensus among lobbyists, researchers, lawmakers, platforms and made its way to the Digital Services Act, the regulation that will be one backbone of how European democracy deals with the Internet. Access to data for vetted researchers is article n31 of the Digital Services Act and it is a bad idea. At first, sight it may sound good to put together “access”; “data” and “researchers” in the same regulation, and to secure it by adding “vetted”. But when looking in-depth the picture is more troubling. Let’s ask ourselves the following three questions: what kind of access, what is “data” and what is a “vetted researcher”? What we really need is platform transparency, public access and whistleblowers (and the Facebook papers leaked by Frances Haugen to be made available for everyone). Dura Lex Sed Lex Officially called “Data Access and Scrutiny” the article 31 of the DSA considers that platforms would grant access to “data” for some “vetted researchers” “for the sole purpose of conducting research that contributes to the identification and understanding of systemic risks” What is a systemic risk one may ask? Systemic risks are defined in article 26 of the DSA and cover the following: Dissemination of illegal content. Negative effects for the exercise of the fundamental rights to respect for private and family life, freedom of expression and information, the prohibition of discrimination and the rights of the child. Intentional manipulation of their service, including by means of inauthentic…

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« Vous connaissez Michéa ? » : quelques rappels fondamentaux à propos de l’idéologie du site Ragemag – Ragemag Episode 1

in Chroniques du déni/Médias etc. by

À la veille d’une élection présidentielle marquée par l’affirmation de thématiques électorales issues de la droite identitaire, l’antifascisme en France ne peut plus se contenter de réagir par-à-coups, tant les déclarations nauséabondes et les actes violents se multiplient. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il n’est pas concevable de se contenter d’explications simplistes, mais il est possible de faire des focus sur notre passé récent pour envisager la manière dont certaines idées que l’on pensait remisées au placard de l’Histoire ont pu revenir sur le devant de la scène politique. Pour cela, il faut se placer sur le champ de la bataille des idées, pour bien observer d’où les coups de surin sont venus, à l’intérieur de la gauche elle-même. L’étude du cas du magazine Ragemag (2012-2014), site web aussi éphémère qu’orwellien, donne un éclairage intéressant sur l’entrée d’idées conservatrices et réactionnaires dans le champ progressiste, à une époque où la gauche française connaissait une crise sans précédent sous l’influence conjuguée des médias alternatifs d’internet et de la galaxie soralo-dieudonniste, dans une séquence politique particulière qui peut rétrospectivement être qualifiée d’acmé du « populisme de gauche ». Débuts du web 2.0 et renouveau du « ni droite/ni gauche » L’étude de l’évolution des idéologies et des propagandes ne devrait jamais être déconnectée de celle de leurs principaux vecteurs, des moyens techniques permettant la percée de nouvelles pensées. Comme il a fallu s’intéresser à la radio pour comprendre les années 1930 ou à la télévision pour les années 1980, il faut absolument se…

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La polémique Substack vol.2: le raciste de gauche croit qu’il est un juif qui a intégré la République

in Médias etc. by

“Woke”, “Stay woke” (Anglo-Américain: “éveillé”, “rester éveillé”): Terme évoquant la prise de conscience des problématiques concernant la justice sociale et l’égalité raciale. Ayant fait son apparition au XIXème siècle pour soutenir Abraham Lincoln dans son projet de prévenir la propagation de l’esclavage (voir aussi le mouvement des “wide awakes”), le terme “woke” prend au cours du XXème siècle  la connotation d’“être conscient” et “bien informé” dans un sens politico-culturel. Etant présent dans plusieurs chansons par exemple du chanteur afro-américain Huddie Ledbetter, son sens politique est davantage renforcé à travers le mouvement panafricain et Marcus Garvey. Faisant sa réapparition en 2014 avec le mouvement Black Lifes Matter, “woke” ne désigne désormais plus uniquement la vigilance face aux discriminations raciales, mais il est également employé comme encouragement pour d’autres luttes sociales, comme celles des droits LGBT ou d’autres populations marginalisées. Récemment, le terme se retrouve  utilisé de manière péjorative et sarcastique par des forces conservatrices et l’extrême droite pour nuire à la politique progressiste… L’idée initiale de Substack était, on l’a dit dans le précédent article, de renouveler le modèle économique des médias en échappant à la publicité. Puisque la publicité est captée par les plateformes et que cela assèche les médias, alors le renouveau des médias passe par le contournement de la publicité avec un modèle de newsletter individuelles payantes : Substack. Avec un certain nombre de petits arrangements cependant. On a vu comment le modèle Substack est en fait basé sur la mise en avant de contenu réactionnaire très rentable et…

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La controverse Substack et Le modèle économique de la Gauche Raciste, Vol.1

in Médias etc. by

La pensée réactionnaire française et la gauche raciste tricolore, est obsédée par l’invasion de théories “venues des Etats Unis”. Des théories du genre, de l’antiracisme, du multiculturalisme, tout cela viendrait des campus universitaires américains, s’infiltrerait dans nos universités par le biais des islamo-gauchistes et détruirait insidieusement la France. Ces croyances sur l’américanisation sont assez commodes pour la gauche raciste, les souverainistes et les réactionnaires anti-antiracistes et autres obsédés du complot Woke. Celà permet d’expliquer comment font les Arabes pour affaiblir la grande Nation de France alors qu’ils sont clairement des inférieurs civilisationnels aux yeux de la gauche raciste, privés de laïcité et d’universalisme: ils sont aidés en fait par les campus américains. On peut aussi renouer avec les vieux mythes antisémites d’une cinquième colonne actionnée depuis l’étranger. On peut même comme certains souverainistes, recycler le fond de pot sur l’Empire contre la Nation. Tout cela est très commode mais c’est aussi une réaction à une réalité : le mouvement anti-raciste américain est celui qui a permis, par ses luttes acharnées, et au prix de morts, de se débarrasser de Donald Trump qui était l’avant garde du fascisme réactionnaire dans le monde. La résistance américaine au fascisme, incarnée dans le mouvement Black Lives Matter, est quelque chose qui a inspiré outre Atlantique et que l’on a envie d’imiter. Et ce phénomène d’émulation inquiète en France les tenants de la ligne de la gauche raciste, souverainiste et Printemps Républicain modéré ou radicaux, convaincus que « la gauche doit parler aux électeurs de Trump et…

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Le rôle des plateformes dans le fascisme d’intérêt public

in Médias etc. by

Non le PDG de Twitter n’a pas décidé seul de supprimer le compte du président US. Non les plateformes ne sont pas en détention d’un monopole d’un service public et non, la suppression d’un compte n’est ni une censure, ni la régulation unilatérale du débat public. Ce qui vient d’arriver avec la suppression du compte Twitter de Donald Trump suite aux émeutes du Capitole est l’aboutissement d’un processus long et complexe, et d’une révolution dans la politique de modération des plateformes qui a pu avoir lieu dans le contexte de l’épidémie de Covid et grâce au mouvement antiraciste de Black Live Matters et des solidarités qu’il a engendré dans la société. Petit retour en arrière D’abord il faut se souvenir de pourquoi Trump était sur Twitter. Trump était sur Twitter afin de contourner l’organisation démocratique normale, ses régulations et ses contre-pouvoir, notamment les médias. Trump n’a eu de cesse d’insulter, menacer et mépriser les journalistes qui lui posaient des questions ou faisaient des enquêtes. Pour ce faire il a pu recourir à un outil qui est Twitter et grâce auquel il pouvait, en très peu de mots, dicter une politique sans avoir à s’en expliquer, ni en conférence de presse (qui étaient passées à insulter les journalistes) ni face à une opposition politique, ni face à sa propre administration. C’est ça que permettait Twitter, une parole en nombre de mots ultra réduits passé directement du leader charismatique au “peuple” sans aucun intermédiaire, limitation ou contrôle. Twitter de son côté, ainsi…

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Un préfet pour sortir les poubelles

in Médias etc. by

L’anti-conspirationnisme a de nombreuses vertus. Lorsqu’il est humble et qu’il colle à sa matière, c’est à dire une plongée dans les pires égouts de l’internet. Cette matière et son étude forcent à l’humilité, et l’expert es complotisme sait tant qu’il colle à sa matière, qu’il est avant tout un éboueur, métier essentiel s’il en est mais, pas spécialement valorisé sur les tribunes ou les plateaux TV. Or, l’avantage était que les spécialistes égoutiers et éboueurs avaient une parfaite connaissance de leur matière, des réseaux qu’elle emprunte, et des gens qu’elle touche et qui la reproduisent. Et lorsqu’arrive le moment médiatique, ce moment où une conspi est à la mode et où le téléphone sonne pour que l’expert conspi puisse venir donner son avis ou recevoir des financements, alors normalement l’expert conspi est prêt. Il connait parfaitement son sujet et sa matière le force à l’humilité. Malheureusement l’anti-conspirationnisme est devenu un truc très à la mode. Le téléphone sonne beaucoup sur beaucoup de sujets et de nombreux micros et tribunes sont désormais offerts à qui veut avoir un avis sur le complotisme. Le problème de cette situation est que la gloire et la lumière de l’anti-complotisme l’éloigne de plus en plus de sa matière. Le melon des experts explose, de nombreux égos voient l’occasion de se placer en posant leur avis sur les narratifs. Et comme les narratifs conspis permettent de raconter n’importe quoi, les experts anti-complotistes, qui s’autorisent à donner leur avis sur les narratifs conspis, peuvent eux aussi raconter…

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Accélérationnisme, ACAB et suprémacisme blanc: un regard sur Boogaloo

in Chroniques de la violence brune/Médias etc. by

Que diable font des “suprémacistes blancs” dans les manifestations et les émeutes liées à la mort de Georges Floyd aux Etats Unis ? La question a agité les médias américains puis ici. Elle est en réalité assez mal posée politiquement et revêt pourtant un intérêt qui dépasse de loin la situation américaine dans un contexte historique marqué dans l’ensemble du monde occidental par la pandémie de Covid 19, qui occasionne une exacerbation sociale, sociétale politique de toutes les forces politiques existantes et des grandes tendances en présence. En réalité ce ne sont pas exactement des “suprémacistes blancs” qui participent occasionnellement aux émeutes mais des membres d’un mouvement né virtuellement, les “Boogaloo”. Mouvement qui a d’abord émergé avec un hashtag /k/, distinct du /pol/ qui regroupe l’ensemble des publications et réseaux suprémacistes. Nous avons traduit ici un article de deux journalistes qui retracent la genèse de cette communauté, axée autour de la défense du droit à porter des armes et l’appel à se préparer à la guerre civile inévitable avec les gouvernements démocratiques, quels qu’ils soient. Il s’agit d’abord d’un mouvement “anti-système”, c’est à dire regroupant des forces diverses ayant en commun un refus absolu des divisions politiques droite/gauche, une croyance dans tel ou tel “complot”, et dans la démocratie représentative comme émanation de ce complot. Il s’agit aussi d’un mouvement apocalyptique, prédisant l’effondrement de la civilisation occidentale à très brève échéance, et l’impossibilité absolue d’y apporter une réponse politique autre que le conflit armé. Evidemment, les suprémacistes blancs originels y…

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Le Souverainisme est un business aussi juteux que la Chloroquine

in Antisémitisme/Chroniques de la violence brune/Laïcité/Médias etc. by

Revenir au concret, c’est aussi une manière de décrypter les logiques antisystème et en quoi, elles ne sont pas un anticapitalisme, mais au contraire un conservatisme parfaitement compatible avec l’ultra-libéralisme économique. Le projet lancé par Michel Onfray est certes un projet intellectuel, mais à le dissocier de sa réalité matérielle, on n’en saisit qu’une partie. Comme dans le cas de la majeure partie de ce qui se présente comme de “la libre expression” face aux “médias du système et de l’argent”. La mouvance anti-système est aussi, dans le haut de sa pyramide , un projet commercial intégral: chaque mois, chaque semaine presque, de nouveaux comptes sur les plateforme vidéos surgissent, de nouveaux sites émergent, de nouvelles revues en lignes. La plupart font vivre des acteurs commerciaux, et beaucoup sont pensées comme des start up. Beaucoup se cassent la gueule au bout de six mois, comme c’est le cas dans le monde des “entreprises innovantes” de la communication. Mais ce n’est une catastrophe que pour le petit patron dont c’est la seule boite, au dessus, il y a des producteurs qui tout en ayant des participations dans les émissions dans la catégorie “talk show traditionnel et provocant” développent aussi une offre de services aux acteurs politiques de l’anti-système. C’est d’abord sous ce premier aspect que sera abordé l’épisode Front Populaire. Dans la deuxième partie de ce texte, on se demandera sur la base de cet petit résumé matériel bien éloigné du noble débat d’idées, ce que Front Populaire a à vendre…

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