Palestine : la gauche doit-elle persister à “excommunier” le Hamas ?
Le souhait exprimé trop unanimement par “la communauté internationale” d’exclure unilatéralement le Hamas de la sphère politique palestinienne (comme elle l’a fait une première fois en 2006 avec les résultats que l’on sait) est un leurre qui conduit une nouvelle fois à une impasse politique dangereuse. Quel grain de sable vient-il donc régulièrement gripper le logiciel des élites de la France, gauche incluse, dès lors qu’il s’agit de décrypter une mobilisation impliquant des acteurs attachés, tels les membres du Hamas,(et bien d’autres qu’eux dans la région) à leur appartenance religieuse musulmane? Des “bébés décapités” jusqu’à l’inusable “droit d’Israël à se défendre”, en passant par les accusations de crimes sexuels systématiques, les “quartier général du Hamas caché sous l’hôpital”, jour après jour, les ressources rhétoriques de la grossière propagande israélienne ont fondu comme neige au soleil. Mais un dernier bastion résiste auquel même des voix dites “pro-palestiniennes” (à gauche et également, si rares soient elles, jusqu’à la droite de Dominique de Villepin) se croient obligées de perpétuer leurs concessions. C’est le dispositif d’excommunication de la principale organisation de la résistance palestinienne :“Tout sauf le Hamas!”. La perception commune qui prévaut de ce leadership le résume à la dimension “terroriste” des actes de son aile militaire mais également à une gestion politique dictatoriale et “théocratique”. Pourtant, si le Hamas colonisé a bien commis des crimes le 7 octobre, et qu’il revendique depuis lors le droit de s’en expliquer devant la CIJ, la cible colonisatrice de ses coups en avait, depuis 1948 et…