Les attentats terroristes, comme à chaque fois qu’ils sont commis, choquent et enragent. Et nous le comprenons. C’est d’ailleurs le but premier du terrorisme, de choquer et d’enrager. Et c’est nous choisissons en conscience de dire que nous ne pas condamnons pas les attentats terroristes.
D’abord parce que le terroriste s’est déjà condamné lui-même, il lui importera bien peu qu’on le condamne aussi. Le terrorisme se porte au-delà de la violence légitime, contrôlée, légale, quelle que soit l’adjectif et la propreté qu’on ajoute à la violence, le terrorisme se porte au-delà. Il se condamne lui même et il veut que l’on condamne l’innocent qui est à côté de lui. Sans procès, sans justice, sans défense et sans droits. Le terroriste se condamne lui-même et il condamne les autres.
Nous condamnons la réponse israélienne au terrorisme et les frappes sur Gaza. Israël n’est pas terroriste, c’est une démocratie et peut donc tout à fait faire l’objet de condamnation tout à fait légitime. Autant les terroristes ne peuvent être condamnés car ils se sont condamnés d’eux même, autant ceux qui ne sont pas terroristes peuvent et doivent être condamné lorsqu’ils agissent contre les droits de l’homme et la démocratie.
Car la démocratie est la seule solution.
La démocratie est la seule et unique réponse qu’on puisse apporter au terrorisme. Pour ceux qui ne manqueront pas à la lecture de ce communiqué de s’étouffer en lisant que nous ne condamnons pas le terrorisme, nous leur indiquons que la démocratie c’est aussi la seule façon dont nous pourrions condamner le terrorisme. Avec un procès équitable, des droits de la défense respectés, des enquêtes à charge et à décharge, des lois justes et citoyenne et non des décrets sécuritaires prit dans le secret-défense.
La démocratie n’est pas quelque chose ni de facile, ni de pacifiste. La non-violence n’est pas pacifiste. Il nous faut partir en résistance contre les voix rageuses innombrables qui appellent à la vengeance légitime, à ce que l’état d’exception antiterroriste devienne la nouvelle norme, à la détection des signaux faibles et au pré-triage des terroristes avant l’âge de 11 ans.
Nous condamnons la vengeance d’Israël car Israël est une démocratie et se doit d’agir comme tel. Après des mois à défendre « demokratia » contre les fous fascistes et terroristes juifs du gouvernement de Netanyahu, Israël devrait maintenant hurler « demokratia » comme seule et unique réponse aux attentats terroristes qui l’ont frappé sur son sol.
Mais il n’y a aucune raison pour laquelle Israël devrait faire ça seul alors que de si nombreuses démocraties occidentales ont purement et simplement décidé d’abandonner la démocratie et les droits de l’homme dès lors que le mot « terrorisme » est prononcé. Et nous comprenons toutes les organisations qui ont refusé d’employer ce mot de « terrorisme » sachant pertinemment que dès lors qu’on le prononce, les droits, les libertés et la démocratie sont immédiatement massacrés.
La démocratie universelle est la solution. Si un seul de nos frères humains n’est pas libre, alors nous ne saurons jamais l’être.
Nous condamnons donc aussi la France qui, avant Israël a failli et continue de faillir de façon systématique à chaque nouvel attentat. Etat d’urgence, islamophobie d’état, racisme, lois d’exceptions, atteinte à la liberté d’association, atteinte à la liberté de manifestation, arrestations illégales… chaque nouvel attentat terroriste qu’il ai lieu en France, ailleurs dans le monde où même qu’il n’ai pas eu lieu, est l’occasion pour l’état français de détruire un peu plus les piliers de la démocratie. Nous condamnons les dissolutions d’associations musulmanes. Nous condamnons les interdictions de manifester. Nous condamnons Guantanamo qui fut le premier et le plus fondateur de tous les dénis de démocratie qui ont eu lieu au XXIème siècle en réponse au terrorisme et qui fut le fait des Etats Unis, la première des démocraties.
Nous ne pouvons condamner le terrorisme qui n’a pas été jugé. La démocratie est la seule solution. La démocratie est universelle ou elle n’est pas.
Le moment est venu de se parler. Et de se dire les termes. Terrorisme, Islamophobie, Antisémitisme, Démocratie. Palestine, Israël. Paix… Il y a d’autres termes à dire et à inventer et pour ça il faut se parler. En face et pas sur les réseaux sociaux, à moins de n’avoir pas d’autres solutions. C’est pourquoi nous condamnons toute atteinte ou restriction aux libertés de réunions, d’association et de manifestations. Ce sont ces endroits où l’on peut se parler et lorsqu’une manifestation est interdite, qu’une association est dissoute, qu’une réunion ou rassemblement ne peut se faire, les conditions de l’horreur future commencent à se remettre en place.
Nous ne demanderons pas la paix. Plus personne n’y croit, il ne sert à rien de tenter de vendre aux plus jeunes générations de faux espoirs que nous avons passé les dernières décennies à voir déçus et ruinés.
Il parait en revanche que les démocraties ne se font pas la guerre entre elles.
Démocratie partout, ça sera donc suffisant.