"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

Tag archive

L’Islamophobie Tue

Un entretien avec Niraja Gopal Jayal

in Entretiens/islamophobie by

Alors que l’on se réjouit en France de vendre quelques Rafales à l’Inde de Narendra Modi, ce dernier sera accueilli en grande pompe par le président Macron ce 14 juillet à Paris. Au pouvoir depuis presque dix ans, Modi et son gouvernement sont directement responsables de la montée de l’islamophobie en Inde, islamophobie qui cimente un projet suprémaciste assumé. Si les attaques sur la société civile se multiplient, des universitaires indiens se mobilisent pour décortiquer cette mécanique autoritaire, étudiant aussi bien la mise au pas de l’université que les liens entre islamophobie et suprémacisme hindou Nous publions ici deux textes traduits du South Asia Multidisciplinary Academic Journal, leur lecture met en lumière les raisons de l’entente entre les deux chefs d’état : “la plus grande démocratie du monde” et le “pays des lumières” sont engagés sur la même pente autoritaire et raciste. Pendant que notre gouvernement tisse des liens avec l’extrême-droite islamophobe indienne, des camarades appellent à les rejoindre le 13 juillet à partir de 17 heures sur la pelouses des Invalides. Niraja Gopal Jayal est professeur au Centre pour l’Etude du Droit et de la Gouvernance à la Jawaharlal Nehru University (JNU) à New Delhi. Ses recherches, à l’intersection entre théorie politique et étude de la politique indienne, s’articulent autour de quatre axes principaux : démocratie, représentation, citoyenneté et gouvernance (y compris la gouvernance locale, et les rapports entre genre et gouvernance). Elle travaille actuellement sur la crise de l’université publique en Inde. Entretien réalisé par Stéphanie Tawa Lama-Rewal…

Lire la suite

La Fraternité, ses réseaux, et le dispositif islamophobe

in islamophobie by

Il ne sera pas question ici du  livre de Florence Bergeaud-Blackler autrement que comme rouage d’un dispositif. Dont on peut s’épargner la lecture lorsqu’on lutte contre l’islamohobie, nul n’étant contraint de vérifier l’intégralité de chaque pamphlet le concernant de près ou de loin. Il en sort un à chaque rentrée des maisons d’édition, et celui de Madame Bergeaud-Blackler sera très certainement éclipsé par un autre dès le mois de septembre. Il s’agira justement d’énoncer quelques fonctionnements répétitifs qui organisent régulièrement le débat public contre l’Islam et les musulmans, à partir d’un exemple parmi d’autres. Ces fonctuonnements sont ceux qui commencent par la sortie d’un pamphlet politique écrit par une personne avec des diplômes de sociologie, d’anthropologie ou d’histoire, et vont ensuite engager une multiplicité d’acteurs parmi lesquels des média et des institutions étatiques. Peu importe dans un cadre global qu’il s’agisse du pamphlet de Madame Bergeaud-Blackler, ou de monsieur Kepel ou de monsieur Rougier ou de n’importe quel autre. A l’exception du genre de l’auteur ou de l’autrice qui a effectivement un petit rôle particulier, le narratif de combat et son déroulé sont toujours exactement les mêmes. Tout commence assez banalement. Un pamphlet politique intéresse en général au premier chef deux types de publics. D’abord, la sphère qui partage les idées du ou de la pamphlétaire. Un pamphlet écologique sera d’abord recensé sur les sites des organisations qui se battent contre le changement climatique. Un pamphlet féministe fera d’abord l’objet de louanges dans les espaces dédiés. En général, cette réception…

Lire la suite

Les Ides de Mars… de la Révolution syrienne à Christchurch

in Révolution by

Il y a dix ans, c’était le début de la révolution syrienne. Une révolution universelle comme toutes les révolutions et qui allait changer la face du monde, comme toutes les révolutions. Mais dans le cas de la révolution syrienne, comme elle était faite par des Arabes et qu’on aimait pas trop les Arabes, c’est sa répression qui avait, pour l’instant, changé la face du monde. Un massacre franc et massif fait sous les applaudissements, les silences gênés et les hypocrisies opportunistes d’à peu près tout le monde. Il y avait ceux qui applaudissaient. Poutine allait « régler le problème » de l’Orient et de son pipeline compliqué, Assad qui portait une cravate était un héro qui luttait contre les Arabes Saoudiens (qui n’en portaient pas et qui était donc plus éloignés de la civilisation), et l’expert géographe qui se réjouissait que la répression permette “d’aérer la Syrie de quelques millions de personnes”. Il y avait là les silences gênés aussi. Des silences de ceux qui s’étaient mis à faire beaucoup de bruit à partir des attentats de 2015. Quand finalement, tout bien considéré, on a admis sans vraiment le dire trop fort, que les attentats c’était un peu la faute de la France en Syrie. La France avait semble-t-il soit trop, soit pas assez bombardé “là bas”, ce qui au final avait provoqué les attentats “ici”. La France devait dès lors, changer de politique en Syrie et bombarder soit plus soit moins, mais dans tous les cas changer de politique.…

Lire la suite

Go to Top