"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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islamophobie

Palestine : la gauche doit-elle persister à “excommunier” le Hamas ?

in islamophobie/Prises de positions/Religions by

Le souhait exprimé trop unanimement par “la communauté internationale” d’exclure unilatéralement le Hamas de la sphère politique palestinienne (comme elle l’a fait une première fois en 2006 avec les résultats que l’on sait) est un leurre qui conduit une nouvelle fois à une impasse politique dangereuse. Quel grain de sable vient-il donc régulièrement gripper le logiciel des élites de la France, gauche incluse, dès lors qu’il s’agit de décrypter une mobilisation impliquant des acteurs attachés, tels les membres du Hamas,(et bien d’autres qu’eux dans la région) à leur appartenance religieuse musulmane? Des “bébés décapités” jusqu’à l’inusable “droit d’Israël à se défendre”, en passant par les accusations de crimes sexuels systématiques, les “quartier général du Hamas caché sous l’hôpital”, jour après jour, les ressources rhétoriques de la grossière propagande israélienne ont fondu comme neige au soleil. Mais un dernier bastion résiste auquel même des voix dites “pro-palestiniennes” (à gauche et également, si rares soient elles, jusqu’à la droite de Dominique de Villepin) se croient obligées de perpétuer leurs concessions. C’est le dispositif d’excommunication de la principale organisation de la résistance palestinienne :“Tout sauf le Hamas!”. La perception commune qui prévaut de ce leadership le résume à la dimension “terroriste” des actes de son aile militaire mais également à une gestion politique dictatoriale et “théocratique”. Pourtant, si le Hamas colonisé a bien commis des crimes le 7 octobre, et qu’il revendique depuis lors le droit de s’en expliquer devant la CIJ, la cible colonisatrice de ses coups en avait, depuis 1948 et…

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Face à l’islamophobie, le temps de l’union est venu.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

L’heure est très grave et c’est bien le moins qu’on puisse dire. L’Islam et les musulmans de France sont visés et ciblés par les moyens de l’État ; et c’est bien leur attachement à la religion stricto sensu qui dérange la ligue politico-médiatique et non un quelconque réel ou supposé extrémisme dans la pratique de l’islam. Il n’y pas non plus la moindre preuve ou un quelconque signe de laxisme et non-respect par ces musulmans des lois ou valeurs de la République. Inutile donc de tourner autour du pot et tergiverser à nommer les choses comme il se doit. Par ailleurs, « Mal nommer les choses c’est rajouter au désordre du Monde » disait Camus. Et Dieu sait que certains d’entre nous continuent encore aujourd’hui à se voiler la face et ne pas se décider à reconnaitre une réalité : il y a bien une islamophobie d’État en France ; structurelle et non conjoncturelle ; systémique et non isolée ou épisodique. Le masque de « la lutte contre « le radicalisme », « le djihadisme », « l’intégrisme », « le salafisme »… et autres ismes qui était la couverture ces vingt dernières années ; ce masque-là est désormais tombé. Le fait que l’État -je dis bien l’État-, ne s’embarrasse plus d’aucune contradiction ni d’aucun paradoxe, pour qu’en moins de quatre ans (2021-2025), accuse un pan entier des musulmans français, hier de « séparatisme » et aujourd’hui « d’entrsime » : cela est la meilleure preuve d’une attitude plutôt obsessionnelle,…

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Une « étrange défaite » intellectuelle. Le silence des historien.nes français.es sur le crime génocide perpétré dans la bande de Gaza et dans les territoires occupés de Cisjordanie. [1/3]

in Chroniques du déni/islamophobie/Mémoires Vives by

« Il est curieux de constater que seule la vérité peut nous choquer. C’est peut-être aussi une remarque pleine d’espoir, car cela implique que nous sommes capables de reconnaître la vérité. Un jour viendra, espérons-le, où le choc de la reconnaissance sera une joie et non un traumatisme, une libération et non une contrainte : car il est absolument et éternellement vrai que tous les hommes sont frères, et que ce qui arrive à l’un d’entre nous arrive à tous. » – James Baldwin. [1] Le silence loquace du Mémorial de la Shoah Il y a quelques jours, le 15 juillet 2025, l’historien israélien Omer Bartov, spécialiste de la destruction des populations juives d’Europe, professeur en études des génocides à l’université Brown aux Etats-Unis, a publié une tribune très précise dans le New York Times intitulée « Je suis un spécialiste des génocides. Je sais reconnaître un génocide quand j’en vois un». Ce n’est pas sa première prise de parole publique sur le caractère génocide de la guerre d’annihilation que livre l’État d’Israël dans la bande de Gaza. Dès le mois de novembre 2023, un mois après le massacre du 7 octobre où 700 personnes de la population civile israélienne ont été assassinées parmi les 1200 victimes de l’opération du Hamas, Omer Bartov écrivait dans le même journal, déjà inquiet des premiers signes avant-coureurs du risque génocide : « En tant qu’historien spécialiste des génocides, je pense qu’il n’existe aucune preuve qu’un génocide soit actuellement en cours à Gaza, même s’il est très probable que des…

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“LEurope ne permettra pas un état islamique ici” : Srebrenica, un génocide islamophobe

in Chroniques de la violence brune/islamophobie/Mémoires Vives by

11 Juillet 1995. La ville bosniaque de Srebrenica tombe aux mains de l’armée serbe de Bosnie. En quelques jours, plus de 8 372 hommes et adolescents musulmans sont exécutés, tandis que les femmes et les enfants sont expulsés, violés, humiliés. C’est le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il sera reconnu comme génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), puis par la Cour internationale de justice (CIJ). Mais cette reconnaissance officielle, largement commémorée par les institutions européennes, cache une vérité beaucoup plus dérangeante. Le génocide de Srebrenica est le fruit d’un nationalisme serbe déchaîné, c’est un fait incontestable. Il est aussi le produit d’un abandon planifié et d’un consentement implicite des puissances européennes. Le résultat d’une diplomatie occidentale, notamment franco-britannique, profondément structurée par des préjugés historiques et une islamophobie politique qui n’a jamais cessé d’encourager les leaders serbes de Bosnie dans leurs plans de purification ethnique. Le choix historique et souvent volontaire d’ignorer l’Histoire des Balkans, de la réduire à des « conflits permanents et ancestraux », et de l’isoler « hors l’Europe », l’arrogance occidentale et des préjugés islamophobes à l’encontre des pouvoirs bosniaques se sont traduits en facteurs géopolitiques qui ont structuré les choix diplomatiques et justifié certains silences et arbitrages. De ce fait, il me semble important de quitter les logiques occidentales qui ont effacé les Balkans et la Yougoslavie de l’Europe. Quant à la complexité du sujet qui ne peut pas être traité en un seul texte, ce billet ne…

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Macronie : l’impasse analytique et politique de la criminalisation des “Frères Musulmans” d’Hassan al Banna

in islamophobie/Mémoires Vives by

Le problème de ceux qui veulent dénoncer la supercherie sectaire du rapport sur “Les Frères Musulmans en France” est que, en acceptant d’y répondre point par point, ils en confortent malencontreusement la logique. C’est particulièrement le cas de tous ceux, non musulmans ou musulmans, qui pensent devoir accepter le postulat criminalisant la Confrérie des Frères Musulmans d’Hassan al-Banna dans les termes mêmes imposés par les colonisateurs britanniques ou par le pouvoir de Gamal Abdelnasser, puis de ses successeurs, que chacun en leur temps, en Egypte ou ailleurs dans la région, la popularité des Frères menaçait. Il y a quelques semaines, une universitaire médiéviste s’en est pris – très légitimement – aux stupides accusations de “frérisme” que, sous couvert de son appartenance au CNRS, une “groupie” bien connue d’ Eric Zemmour. lançait – à son programme ERC sur “Le Coran européen”. Hélas! la réponse (en substance) : “Nous nous sommes toujours tenus éloignés de cette engeance détestable que l’on combat autant que vous”, non seulement ne contredit en rien le raccourci sectaire, mais elle procède d’une posture de rejet émotionnel et de prudence oratoire parfaitement étrangère au registre scientifique. S’il est essentiel de combattre l’usage injurieux que, à des fins de criminalisation de tels ou tels de nos concitoyens, font du qualificatif “Frères Musulmans” la cohorte des adeptes d’Eric Zemmour, il est tout aussi essentiel de se tenir à l’écart du registre “les Frères, je connais pas”, “il n’y en a plus”, ou “je ne les aime pas plus que vous”.…

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Assassinat d’Hichem Miraoui : terreur islamophobe et mobilisation antiraciste

in islamophobie/suprémacisme blanc by

Une victoire de la mobilisation pour Aboubakar Cissé : la saisine du parquet anti-terroriste dans l’affaire de l’assassinat raciste d’un jeune homme tunisien, Hichem Meraoui et des blessures graves infligées à un jeune homme turc par un tueur qui a revendiqué l’attaque dans des vidéos est le résultat du rapport de forces. Le 11 mai nous étions des centaines de milliers en France à manifester contre l’islamophobie d’état, le racisme et la négrophobie, à l’initiative de la communauté musulmane. Cette mobilisation a été très durement réprimée, par des perquisitions touchant des membres du CCIE. Néanmoins elle a permis de sortir les crimes islamophobes de la rubrique fait divers dans laquelle ils sont cantonnés : en effet, l’assassinat de trois personnes en décembre 2022, comme l’attaque armée de la mosquée de Bayonne en 2019 ont toujours été traitées comme des crimes individuels et sans signification politique majeure par le pouvoir. Aujourd’hui le ministère de l’Intérieur est contraint de réagir différemment : sans doute aussi parce que le tueur mis en examen pour association de malfaiteurs, en possession d’armes lourdes est lié à d’autres tueurs potentiels. De nombreux médias communautaires ont mis à jour ces dernières années des groupes armés suprémacistes blancs qui allaient passer à l’action contre des musulmans, par exemple le groupe FrDeter, qui avait établi une liste précise de personnalités. De nombreux suprémacistes blancs extrêmement violents ont été jugés de manière laxiste et sans susciter un réel débat public : dans les plus récentes, on peut citer la simple…

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Contre l’islamophobie: le 11 mai et après, aimez nous vivants

in islamophobie/Révolution by

L’assassinat d’Aboubakar Cissé a déclenché une immense émotion au delà de la communauté musulmane mais aussi des débats indignes en réponse : pendant des jours, l’extrême droite, la droite, les macronistes ont essayé de démontrer  que le meurtre d’un jeune homme noir et musulman dans une mosquée par un homme qui a blasphémé et tenu des propos négrophobes en le poignardant à des dizaines de reprises n’avait rien à voir avec l’islamophobie. L’ignominie de ces forces politiques, leur indécence dans un tel contexte n’étonnera personne, sauf  des extra-terrestres venus d’une lointaine planète et qui n’auraient pas suivi la montée paroxystique du racisme éradicateur dans l’Hexagone. Mais l’on peut se demander pourquoi il était à ce point important que l’islamophobie ne soit pas le motif de l’assassinat. Sans doute parce que la mort violente apparaît en France comme la seule raison légitime pour défendre les musulmans. A force de reculs politiques, à force de renoncements pour ne pas braquer l’électorat chauffé à blanc par la propagande raciste , à force de concessions pour ne pas paraitre “islamo-gauchiste”, il faut qu’une personne soit sauvagement assassinée dans son lieu de culte pour que l’antiracisme apparaisse comme une cause défendable, lorsqu’il s’agit  de l’appliquer aux musulmans . Pour nous la mobilisation pour notre frère, l’émotion politique que suscitent à sa suite les agressions de sœurs couvertes qui en temps ordinaire passent désormais inaperçues sont des émotions à double tranchant. Oui, nous avons peur de mourir au quotidien. Oui, nous avons surtout peur pour les…

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Urgence Palestine, la dissolution de trop

in A la une/islamophobie/suprémacisme blanc by

Emmanuel Macron a été porté au pouvoir par les voix de millions de personnes qui ont voté pour faire barrage à l’extrême droite. Il n’aura eu de cesse d’insulter ceux qui ont permis son élection, notamment en utilisant une loi votée par le Front Populaire en 1936 pour mettre fin à la violence des groupes de combat et des ligues d’extrême droite qui faisaient régner la terreur et avaient tenté un coup d’état en 1934. En 2025, son gouvernement se sert de cette loi pour tenter de dissoudre Urgence Palestine, le cœur battant de la lutte contre un génocide mené par l’extrême droite israélienne devenu le modèle de tous les fascistes occidentaux. Bruno Retailleau dissout Urgence Palestine en meme temps que la Jeune Garde, groupe antifasciste au lendemain de l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé , poignardé sauvagement dans un lieu de culte, au lendemain de l’assassinat d’une jeune lycéenne par un admirateur d’Adolf Hitler. Il n’y a pas besoin de longues analyses : les dissolutions ont d’abord concerné les associations musulmanes, dans un contexte où la deshumanisation islamophobe battait déjà son plein. Elles ont donc été accueillies dans l’indifférence. Elles ont ensuite concerné les écologistes conséquents, dont les actions massives et populaires mettaient en péril des projets capitalistes démentiels qui mènent partout l’humanité à sa perte. La dissolution d’Urgence Palestine est logique dans le contexte de la victoire idéologique provisoire de l’extrême-droite française, dont le macronisme est le valet tremblant. Depuis un an et demi, Urgence Palestine est en France le…

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Sommes-nous vraiment tous des terroristes ?

in islamophobie/Prises de positions by &

“Islamiste ou pas, bon ou méchant, si on transige sur l’Etat de droit pour les autres on le paye soi-même ou des proches un jour“   Si les erreurs judiciaires ne correspondaient pas aux errements de l’opinion publique, elles seraient vite réparées. Mais les raisonnements, contraires à tous les principes fondamentaux en démocratie, qui ont conduit Abdelhakim Sefrioui à être placé quatre ans à l’isolement, au titre de sa complicité présumée avec l’assassinat de Samuel Paty, avant d’être condamné à 15 ans d’incarcération, sont malheureusement très partagés en France. Quels sont les faits exacts qui lui sont reprochés ? Il ne connaissait pas l’assassin de Samuel Paty, et celui-ci n’a vu aucune de ses vidéos. Il n’y a donc pas eu la moindre association entre eux. “Rappelle-moi vite, un malade a assassiné le professeur”, s’est-il exclamé en apprenant le crime, sans savoir que son téléphone était sur écoute. Et, en garde à vue, ses premiers mots ont été : “ Si j’avais pu donner ma vie pour protéger le professeur (…) j’aurais donné ma vie ”. Abdelhakim Sefrioui est militant contre l’islamophobie. Comme tous les militants, il a appliqué un principe simple : croire celle qui s’adressait à lui en se disant victime et la défendre avec toute sa force de conviction. On peut naturellement critiquer cette démarche qui fonde le combat de tous les activistes, musulmans ou non. Mais elle est commune et rarement reprochée à d’autres acteurs du débat public : lorsqu’il n’y a pas si longtemps, toute…

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L’Indigène, le beau geste et les saluts génocidaires

in Debunk/islamophobie by

Quand la musulmane fait un beau geste, en France, on l’accusera de faire un salut nazi. Il vaut mieux le savoir et ne pas perdre de temps. Travaillant sur le neo-nazisme néo-nazisme, je me suis demandé pourquoi Houria Bouteldja était allée chercher Otto Strasser, référence underground de l’internationale suprémaciste blanche de l’après-guerre et pendant des décennies, pour le citer dans une intervention publique qui “fait polémique” comme dit la presse islamophobe quand elle fait destruction politique . On ne joue pas avec le feu sans maîtriser le feu et peu de gens, en France, ont pris le temps de s’intéresser aux manifestes laissés pas les tueurs de masse héritiers du néo-nazisme, de Breivik aux réplicants de Brenton Tarrant. Quand on le fait, on éprouve cette terreur intime : ceux qui sont passés à l’acte définitif ont exactement les mêmes théories générales que l’extrême-droite mainstream, désormais hégémonique et au pouvoir. Mais avant d’engager leur vie en semant la mort, beaucoup font aussi ce que le haineux des réseaux sociaux ne fait pas, sauf si on fait un beau geste, lui envoyer un MP. Je suis très barbare parfois, j’ai ce geste-là, écrire au soit-disant beauf à 30 abonnés pour le traiter en grand militant. Alors vient l’expression de la détresse existentielle. Celle que dit Tarrant, lorsque, déçu par le voyage initiatique en France, il oppose la solennité des cimetières de la guerre de 14-18 et le parking du supermarché. Le supermarché : lieu d’une tuerie de masse raciste à El Paso…

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