"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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islamophobie - page 2

Où sont les intellectuels conservateurs en Inde ?

in islamophobie/Mémoires Vives by

Alors que l’on se réjouit en France de vendre quelques Rafales à l’Inde de Narendra Modi, ce dernier sera accueilli en grande pompe par le président Macron ce 14 juillet à Paris. Au pouvoir depuis presque dix ans, Modi et son gouvernement sont directement responsables de la montée de l’islamophobie en Inde, islamophobie qui cimente un projet suprémaciste assumé. Si les attaques sur la société civile se multiplient, des universitaires indiens se mobilisent pour décortiquer cette mécanique autoritaire, étudiant aussi bien la mise au pas de l’université que les liens entre islamophobie et suprémacisme hindou Nous publions ici deux textes traduits du South Asia Multidisciplinary Academic Journal, leur lecture met en lumière les raisons de l’entente entre les deux chefs d’état : “la plus grande démocratie du monde” et le “pays des lumières” sont engagés sur la même pente autoritaire et raciste. Pendant que notre gouvernement tisse des liens avec l’extrême-droite islamophobe indienne, des camarades appellent à les rejoindre le 13 juillet à partir de 17 heures sur la pelouses des Invalides. Où Sont les Intellectuels conservateurs en Inde? Par RAMACHANDRA GUHA La vie politique indienne est aujourd’hui fondée sur un paradoxe : alors qu’un parti politique de droite est au pouvoir, les intellectuels de droite se font rares. Et c’est exceptionnel parmi les démocraties dans le monde. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne possèdent des traditions intellectuelles conservatrices, qui continuent de fournir une assise aux partis politiques comme les Républicains en Amérique, les Conservateurs en Angleterre ou les Chrétiens…

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Les séparatistes de l’eau, ou comment l’état musèle une association écologiste de terrain.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

J’ai rencontré Joëlle, militante de l’APIEE, association de protection, d’informations et d’étude de l’eau un week-end de mobilisation contre les Bassines. Dans cette ambiance particulière  du printemps 2023, où des choses tout à fait banales comme des forums, des débats ou des concerts militants sur une place de village se tiennent avec le bruit des hélicoptères au dessus des têtes, avec l’assurance d’être fouillé et contrôlé en repartant. Où l’on apprend entre deux discussions et rencontres que des camarades ont été gravement blessés lors d’une manifestation pacifique. Militante contre l’islamophobie, je voulais rencontrer celles et ceux qui me semblaient subir désormais un engrenage forgé pour les musulmans: stigmatisation, répression, dissolution. Pour échanger et peut-être construire du commun. On a commencé avec cet entretien. Signer l’appel à solidarité de l’APIEE Soutenir financièrement le combat et l’indépendance de l’association .   Nadia Meziane : Peux-tu nous présenter ton association, l‘APIEEE, ce que fait une association de protection de l’eau et comment vous fonctionniez avant tous ces ennuis avec la Préfecture . Joëlle : L’APIEEE, association de protection, d’information et d’études sur l’eau et son environnement, qui est notre association, existe depuis trente ans, elle a été fondée en 1990. On se bat pour l’eau de la source au robinet, peut-on dire. Pour la qualité de l’eau, pour la quantité et pour le milieu, les rivières, et ce qu’il y a dedans et autour. Pour cela, on fait toutes sortes de choses, à commencer par de la sensibilisation envers différents publics, y compris les élus.…

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Le frérisme pour les nuls

in Chroniques du déni/islamophobie by

Avec son livre sur le « frérisme » et ses réseaux, Florence Bergeaud-Blackler (FBB) est devenue le nouveau phare en date d’une France où se côtoient la droite sécuritaire, autoritaire et anti-immigration (Atlantico/Le Figaro/Éric Ciotti), la France de l’Ordre et de « Nos-Valeurs-et-Racines-Chrétiennes » (d’où provient d’ailleurs, sans surprise, son avocat Thibault de Montbrial), jusqu’à l’extrême-droite identitaire la plus raciste et ouvertement islamophobe. Il n’y a dans ce constat aucune exagération : c’est bien cette France-là qui constitue le gros de ceux qui alimentent ses fils Twitter et les médias qui la soutiennent assidûment. Avec les quelques inévitables laïcistes du type d’Elisabeth Badinter, les chroniqueurs de Marianne, et les réminiscences du Printemps Républicain. Pourquoi FBB et Bernard Rougier sont-ils si populaires dans cette France-là ? La réponse est relativement simple : leurs ouvrages, le marketing sensationnaliste qui les accompagne, leurs cibles, leurs slogans pseudo-conceptuels (tels les « écosystèmes islamistes » de Rougier), tout est idéalement taillé pour produire du buzz davantage que de la connaissance scientifique. Surtout, tout est fait pour fournir des alibis intellectuels à ce que la crispation identitaire de la France produit de pire. S’ils refusent logiquement de le reconnaître, ou s’offusquent de l’entendre dire en qualifiant de “menace” tout rappel  de ces évidences, tous les Fdesouche, Valeurs Actuelles, et autres Zemmouristes de France le savent, eux, parfaitement. Instantanément, ils les reconnaissent sans ambiguïté comme leurs alliés. A l’ère de la mondialisation, les idées circulent vite. On sait que l’idéologie de haine qu’est le « grand remplacement », qui s’est répandue partout dans le monde occidental…

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La Fraternité, ses réseaux, et le dispositif islamophobe

in islamophobie by

Il ne sera pas question ici du  livre de Florence Bergeaud-Blackler autrement que comme rouage d’un dispositif. Dont on peut s’épargner la lecture lorsqu’on lutte contre l’islamohobie, nul n’étant contraint de vérifier l’intégralité de chaque pamphlet le concernant de près ou de loin. Il en sort un à chaque rentrée des maisons d’édition, et celui de Madame Bergeaud-Blackler sera très certainement éclipsé par un autre dès le mois de septembre. Il s’agira justement d’énoncer quelques fonctionnements répétitifs qui organisent régulièrement le débat public contre l’Islam et les musulmans, à partir d’un exemple parmi d’autres. Ces fonctuonnements sont ceux qui commencent par la sortie d’un pamphlet politique écrit par une personne avec des diplômes de sociologie, d’anthropologie ou d’histoire, et vont ensuite engager une multiplicité d’acteurs parmi lesquels des média et des institutions étatiques. Peu importe dans un cadre global qu’il s’agisse du pamphlet de Madame Bergeaud-Blackler, ou de monsieur Kepel ou de monsieur Rougier ou de n’importe quel autre. A l’exception du genre de l’auteur ou de l’autrice qui a effectivement un petit rôle particulier, le narratif de combat et son déroulé sont toujours exactement les mêmes. Tout commence assez banalement. Un pamphlet politique intéresse en général au premier chef deux types de publics. D’abord, la sphère qui partage les idées du ou de la pamphlétaire. Un pamphlet écologique sera d’abord recensé sur les sites des organisations qui se battent contre le changement climatique. Un pamphlet féministe fera d’abord l’objet de louanges dans les espaces dédiés. En général, cette réception…

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L’oeil était dans la tombe…

in islamophobie by &

Un aspect du scandale du Fonds Marianne, cette attribution d’argent public de façon non transparente à des associations controversées ou dissimulant des activités de propagande électorales, semble passer étrangement sous les radars. On a ainsi parlé un peu de l’association « Reconstruire le Commun » et des vidéos attaquant les candidats opposés à Macron ayant fait moins d’une dizaine de vues. Mais on n’a pas parlé des autres activités de cette organisation ayant eu nettement plus de succès. L’initiative « On Vous Voit » était pourtant présentée entre parenthèse comme associée à l’association “Reconstruire le Commun” pour la demande de subventions de 330 000 euros, (comme le confirme CheckNews dans ce lien payant). Il est d’ailleurs plus que probable que, si l’association « Reconstruire le Commun » était inconnue du grand public ou du cabinet de Marlène Schiappa, l’initiative « On Vous Voit », active depuis bien plus longtemps, était quant à elle bien plus connue des « laïcs » autoproclamés, des lieux de pouvoirs ainsi que des macronistes.   Notons bien qu’un « follow » ne vaut pas adhésion et que tous les comptes qui suivent « On Vous Voit » sur Twitter ne sont pas forcément en accord, en soutien ou impliqués avec toutes les activités de ce compte. Difficile en revanche, au regard de tels followers de prestige, de prétendre que personne ne les a vus. Si les vidéos de “Reconstruire le Commun” n’ont pas dépassé la dizaine de vues, l’activité de « On Vous Voit »…

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Pour la liberté, contre l’islamophobie: ensemble, c’est tout.

in islamophobie/Prises de positions by

Ce 17 février, Lignes de Crêtes organise un débat à propos des atteintes aux libertés associatives générées par la loi Séparatisme et son application. Notre collectif a la chance qu’Elias d’Imzalene , militant musulman et Julien Talpin sociologue et acteur de la vie associative aient bien voulu répondre à notre invitation à débattre. Depuis 24 heures et de manière excessivement convenue, la sphère islamophobe, ce conglomérat qui va de l’extrême-droite néo-nazie jusqu’à une partie de la gauche s’agite, insulte, diffame, menace. Ivre de sa toute-puissance numérique, elle ne comprend pas qu’on ose encore respirer et parler sans se préoccuper de ses hurlements imbéciles qu’elle appelle expression politique. Comment des musulmans et des non-musulmans osent-ils encore débattre ensemble, comment osons nous mener des initiatives communes ? Comment, alors que nous sommes censés avoir peur les uns des autres, nous haïr , rester séparés à tout jamais et devenir les petits soldats de la guerre civile fantasmée par des polémistes et bateleurs de la haine de salon Twitter. Comment osons-nous, alors que tout est fait pour que cela n’arrive pas, jusqu’à la terreur des attentats racistes, qui ne sont même plus appelés attentats depuis novembre 2019 et l’attaque contre la mosquée de Bayonne ? Parce que le mot « attentat » fait penser à « victimes » et que les musulmans ne sont pas censés être des victimes. De fait, c’est la seule clarification que nous tenons à faire vis à vis des islamophobes. Lignes de Crêtes ne soutient pas des «…

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Libertés associatives face à la loi Séparatisme, un défi commun ? Débat vendredi 17 févriier.

in Chroniques de la violence brune/Féminisme/islamophobie by

Si la loi Séparatisme a pu détruire profondément le régime des libertés associatives en France, c’est d’abord parce que l’islamophobie a amené les acteurs de la société civile non musulmane à craindre le prétendu “complot islamiste” plutôt que la remise en cause de ses droits. Aujourd’hui ce ne sont plus “seulement” les organisations musulmanes qui sont stigamtisées, privées de leurs ressources et de leurs locaux, accusées d’entretenir la sédition mais aussi des aasociations féministes, écologistes, des MJC, des associations de locataires ou de soutien scolaire. Est séparatiste, tout ce qui est considéré comme une opposition par le gouvernement. Réagir, c’est revenir au problème de départ, briser la séparation islamophobe, la peur, les préjugés, les réprésentations conspirationnistes. Créer un front commun entre toutes celles et ceux qui ont besoin des libertés publiques pour créer, s’entraider, lutter. L’unité commence par la rencontre et le dialogue: à l’invitation de Lignes de Crêtes, Elias d’Imazalène, fondateur d’Islam et Info, conseiller politique à Perspectives Musulmanes et Julien Talpin, sociologue au CNRS et coordinateur de l’Observatoire des Libertés Associatives répondront à vos questions vendredi prochain. Quelques ressources pour commencer à réfléchir Le premier rapport de l’Observatoire des libertés associatives: cent exemples d’atteintes aux droits des associations  Le rapport de l’organisation anglaise de défense des droits humains sur la répression islamophobe en France L’affaire Alternatiba , ou comment a été inventé l’éco-séparatisme Tourcoing : comment on prive les jeunes et les habitants des quartiers de leur MJC . Quand la loi Séparatisme permet d’interdire à des femmes…

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L’obsession d’un complot frériste au service de la légitimation de la “loi séparatisme”

in Chroniques de la violence brune/Chroniques du déni/islamophobie/Médias etc. by

L’anthropologue Florence Bergeaud- Blackler fait paraître ces jours-ci un livre intitulé Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête. A cette occasion, le Figaro publie de larges extraits du livre, dans lesquels on apprend “comment les Frères musulmans, la plus secrète des organisations islamistes, ont réussi à faire de l’Union européenne la base avancée de leur projet de conquête du monde.” Rien que ça. Ceci n’est que le dernier avatar d’une séquence médiatique déjà longue marquée par le conspirationnisme islamophobe au sein des médias français. Ce soi-disant “complot musulman” s’appuierait sur une véritable toile d’araignée islamiste patiemment tissée par les Frères musulmans, qui s’infiltrerait dans toutes les strates de la société, à travers des structures très diverses : mosquées, associations cultuelles, associations d’aide aux devoirs, associations caritatives, structures d’apprentissage de la langue arabe, commerces divers… Les Frères musulmans, c’est quoi ? La Société des Frères musulmans suscite depuis sa création de nombreux fantasmes. Elle apparait en 1928 en Egypte dans le contexte du renforcement de la mainmise coloniale de la France et du Royaume-Uni sur les anciennes provinces arabes de l’Empire ottoman, consécutif à sa défaite lors de la Première guerre mondiale et à son démantèlement. Concurrente de celle du jeune régime de Mustafa Kemal Atatürk au pouvoir depuis 1923 en Turquie, qui entend embrasser la modernité afin de rattraper le retard supposé des pays de la région vis-à-vis de l’Occident, la vision de l’islam des Frères musulmans est résolument conservatrice. La confrérie a pour horizon ultime la création d’un Etat islamique, dont les…

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Terreur d’extrême-droite et déni politique raciste: trois ans d’attentats “anecdotiques”.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

Un tueur d’extrême-droite a donc finalement  frappé en plein Paris et assassiné trois personnes de sang-froid.  Emine Kara, Mir Perwer, Abdulrahman Kirzi ont été tués dans un centre culturel kurde du 10ème arrondissement . Ce qui doit arriver finit toujours par arriver.  Surtout quand un pays est dirigé par un gouvernement qui non content d’être dans le déni du danger raciste et fasciste, passe son temps à flatter l’extrême-droite et à lui donner confiance en reprenant ses principes politiques. L’homme qui a assassiné froidement des inconnus parce qu’ils étaient à ses yeux des “étrangers” , des “immigrés”, l’incarnation déshumanisée du Grand Remplacement a pu agir parce qu’il n’a pas été empêché. Parce que le déni devant la terreur armée de l’extrême-droite est porté par le plus haut niveau de l’état et par une grande partie de la société. En effet, cet individu avait déjà commis ce que pour d’autres victimes, on appellerait un attentat . Une attaque au sabre dans un camp de migrants, contre des personnes  qui siurvivaient dans des tentes. Des exilés donc, c’est à dire tout sauf des victimes dans l’imaginaire politique dominant de ce pays, où tout Ministre de l’Intérieur qui se respecte vote au moins un loi tous les deux ans pour durcir encore le statut des immigrés dans le pays. A l’époque de cette attaque, un rassemblement de solidarité improvisé avait été interdit et nassé par la police et les manifestants avaient pour certains écopé d’amendes. Evidemment aucun débat politique d’ampleur n’avait eu lieu…

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Islamistes partout, démocratie où ça ? Contre Darmanin et son monde

in Chroniques de la violence brune/islamophobie/Religions by

Le Conseil d’état a validé ce mardi 30 août la décision d’expulsion d’Hassan Iquioussen, énième personnalité musulmane cible de la vindicte arbitraire du Ministre de l’Intérieur. Celui-ci a annoncé la nouvelle sur Twitter comme il avait annoncé son intention d’expulser sur le même réseau, avant même toute notification à sa victime. L’islamophobie est aussi une manière de remplacer la démocratie par la communication agressive. La veille, une note des services de renseignement était transmise à Europe 1, dont les employés ont fait un copié-collé laborieux. L’objet était avant tout de dresser une liste d’islamistes supposés avoir orienté le vote des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Parmi ces islamistes désignés par un journaliste dont l’indépendance se résume manifestement à faire tenir douze pages de rapport policier sur deux A4, figure notamment Rafik Chekkat, auteur à Lignes de Crêtes, entre autres qualités, et également fondateur du média Islamophobia. Nous tenons à l’assurer de notre solidarité. Non pas que nous trouvions le moindre souci politique à publier des islamistes réels ou supposés, nous en trouverions plutôt à publier des copistes du Ministère de l’Intérieur. Ni au fait d’appeler à voter et à mobiliser publiquement, cela s’appelle faire de la politique en démocratie. Mais l’islamophobie structurelle portée à son paroxysme répressif est d’abord la tentative d’interdire tout droit au politique aux musulmans. Le mémoire du Ministère de l’Intérieur reprochait à Hassan Iquioussen de lancer des appels au vote, et assimilait la chose à la volonté de créer un califat semblable aux projets de Daech. Militants…

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