"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Zinedine Gaid

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Réflexions intempestives sur le drame de Nanterre

in islamophobie/Révolution by

Beaucoup de choses ont été dites, écrites, pensées à propos de l’évènement de Nanterre : violences policières, racisme institutionnel, révolte populaire, etc. Je me propose ici même d’apporter une tentative d’éclaircissement, plus ou moins exhaustif, plus ou moins iconoclaste – selon le point de vue –, s’appuyant sur différents travaux, prises de position, et de mes réflexions personnelles sur le sujet. § 1. Le monde vu par la police – Si l’on se rapporte à la « présentation générale » que propose le Ministère de l’intérieur, les différentes fonctions de la police s’avèrent être les suivantes : « Dans cet esprit républicain, la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité de janvier 1995 a énoncé les missions prioritaires de la police nationale, confirmées par la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure d’août 2002 : La sécurité et la paix publiques, consistant à veiller à l’exécution des lois, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l’ordre public et à la tranquillité publique ainsi que la délinquance ; La police judiciaire, ayant pour objet, sous la direction, le contrôle et la surveillance de l’autorité judiciaire, de rechercher et de constater les infractions pénales, d’en rassembler les preuves, d’en rechercher les auteurs et leurs complices, de les arrêter et de les déférer aux autorités judiciaires compétentes ; Le renseignement et l’information, permettant d’assurer l’information des autorités gouvernementales, de déceler et de prévenir toute menace susceptible de porter atteinte à l’ordre public, aux institutions, aux intérêts fondamentaux de la Nation…

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L’islamophobie, pathologie aigüe de l’insécurité culturelle.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie/Religions/Révolution by

Supposons que le signifiant d’« islamophobie » ait quelques pertinences. Si « islamophobie » il y a, alors définissons ce terme selon son étymologie, c’est-à-dire comme une peur, une haine ou un dégout de la religion musulmane. D’une peur, d’une haine ou d’un dégout absolument légitime et non-condamnable pour peu que ce rejet respecte le cadre légal de la jurisprudence consacrée. En ce sens, force est de constater que depuis plus de vingt-ans, règne un climat d’idées et d’affects que l’on peut aisément qualifier d’« islamophobe » et ce, particulièrement dans le champ politique, médiatique et intellectuel[1], alimenté par différents acteurs – pas nécessairement majoritaires mais ayant assurément force de proposition et en ce sens, jouissant d’un relatif pouvoir d’influence –, formant ainsi ce que Pierre Bourdieu appellerait une « humeur idéologique »[2]. Pour notre part, nous pensons que l’« islamophobie » relève d’une phobie avant tout idéologique et culturelle, qu’elle procède d’un contexte historico-politique particulier fait d’insécurités et d’angoisses existentielles profondes, favorisant ainsi la sécrétion de toutes sortes de fantasmes et de psychoses dont les extrêmes et les contraires s’en nourrissent jusqu’à satiété – et ce, particulièrement chez une certaine élite intellectuelle et politique.   Une phobie idéologique Contrairement à une relative interprétation dominante, il nous apparait que l’« islamophobie » n’est ni un « racisme », ni une « religiophobie » ; elle est dans le pire et le plus vulgaire des cas, une xénophobie – au sens d’une altérisation/démonisation de l’Autre –, mais ne saurait s’y réduire et en constituer l’essence. L’« islamophobie » est  avant tout une phobie idéologique qui interprète tendanciellement toute pratique d’extériorité sociale…

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La controverse de la Paillade

in Antisémitisme/islamophobie/Laïcité/Religions by

§ 1. « Le Français de confession musulmane peut-il, oui ou non, faire de sa foi, la forme-de-vie principale de son existence en terre hexagonale, dès lors où il respecte les lois du pays ? » On croirait réentendre ici les vieilles questions du XVIIIème et XIXème siècle, en France et en Allemagne particulièrement, au sujet des Juifs et de leur rapport aux sociétés modernes. C’est pourtant la seule question à laquelle, au fond, doivent répondre tous ceux qui, aujourd’hui-même, crachent de plus en plus ouvertement leur haine et leur dégoût vis-à-vis de leurs concitoyens musulmans. Et si ce n’est pas une question explicitement formulée, la « question » est déjà à l’œuvre de façon tout à fait effective sous forme de « problème », puisque les Musulmans sont systématiquement problématisés dans le débat public et les différentes mesures gouvernementales. Alors, qu’ils y répondent franchement, une bonne fois pour toute, sans ambages ni faux semblants ; qu’ils déversent donc tout ce que le ressentiment sait faire de meilleur en matière de vindicte populaire. § 2. Mais reformulons la question : « Peut-on, en France, si l’on a considéré en son âme et conscience que l’idéal de la ‘‘vie bonne’’ serait incarné, à tort ou à raison, par la ‘‘religion musulmane’’ ; peut-on, disions-nous, épouser cet idéal de la ‘‘vie bonne’’, dès lors où celui-ci ne contreviendrait pas aux normes établies ? » Et si nous posons la question, c’est que les « commentaires » que nous avons eu le malheur de pouvoir lire ci et là, récemment, au sujet de cette…

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