"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Arland Mehmetaj

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“LEurope ne permettra pas un état islamique ici” : Srebrenica, un génocide islamophobe

in Chroniques de la violence brune/islamophobie/Mémoires Vives by

11 Juillet 1995. La ville bosniaque de Srebrenica tombe aux mains de l’armée serbe de Bosnie. En quelques jours, plus de 8 372 hommes et adolescents musulmans sont exécutés, tandis que les femmes et les enfants sont expulsés, violés, humiliés. C’est le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il sera reconnu comme génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), puis par la Cour internationale de justice (CIJ). Mais cette reconnaissance officielle, largement commémorée par les institutions européennes, cache une vérité beaucoup plus dérangeante. Le génocide de Srebrenica est le fruit d’un nationalisme serbe déchaîné, c’est un fait incontestable. Il est aussi le produit d’un abandon planifié et d’un consentement implicite des puissances européennes. Le résultat d’une diplomatie occidentale, notamment franco-britannique, profondément structurée par des préjugés historiques et une islamophobie politique qui n’a jamais cessé d’encourager les leaders serbes de Bosnie dans leurs plans de purification ethnique. Le choix historique et souvent volontaire d’ignorer l’Histoire des Balkans, de la réduire à des « conflits permanents et ancestraux », et de l’isoler « hors l’Europe », l’arrogance occidentale et des préjugés islamophobes à l’encontre des pouvoirs bosniaques se sont traduits en facteurs géopolitiques qui ont structuré les choix diplomatiques et justifié certains silences et arbitrages. De ce fait, il me semble important de quitter les logiques occidentales qui ont effacé les Balkans et la Yougoslavie de l’Europe. Quant à la complexité du sujet qui ne peut pas être traité en un seul texte, ce billet ne…

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Srebenica, le génocide et sa genèse ordinaire

in Mémoires Vives by

Quand j’entends parler “Srebrenica”, puisque je suis surtout ici, j’ai envie que l’on cause de ce qui se passe ici, en France, en Europe. Ce qui est bien avec des commémorations, c’est qu’elles donnent l’occasion de refaire les mêmes erreurs chaque année. C’est magique. La commémoration de 25 ans depuis le massacre de Srebrenica n’échappe pas à la règle. A nouveau, on parlera de ce massacre, on mentionnera le génocide, on étalera les noms des responsables jugés et condamnés, en se congratulant d’ailleurs. On dira quelques mots sur des victimes aussi… ces quelques 8 500 personnes tuées et des dizaines de milliers d’autres torturées et violées, dont on parlera même bien moins voir pas du tout, surtout aujourd’hui avec un ministre de l’intérieur poursuivi pour viol. Mais à aucun moment on n’en tirera vraiment des leçons et on ne mettra jamais ou très rarement Srebrenica en rapport avec ce qui se passe en France et à travers l’Europe et le monde. Ça restera un événement malheureux, loin, quelque part là bas dans les Balkans, dans un pays qui n’existe même plus. Presque un fait divers. Je ne vais pas revenir sur la manière dont cette commémoration est appréhendée en Bosnie et Serbie. Les positions des organisations sur place ont circulé et circulent depuis des années. Ce n’est pas non plus que j’ai envie de laisser ça à n’importe quel commentateur ici. Il est étonnant de voir certains médias, éditorialistes ou politiciens, ici en France, qui passaient des jours à défendre…

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