Les séparatistes de l’eau, ou comment l’état musèle une association écologiste de terrain.

J’ai rencontré Joëlle, militante de l’APIEE, association de protection, d’informations et d’étude de l’eau un week-end de mobilisation contre les Bassines. Dans cette ambiance particulière du printemps 2023, où des choses tout à fait banales comme des forums, des débats ou des concerts militants sur une place de village se tiennent avec le bruit des hélicoptères au dessus des têtes, avec l’assurance d’être fouillé et contrôlé en repartant. Où l’on apprend entre deux discussions et rencontres que des camarades ont été gravement blessés lors d’une manifestation pacifique. Militante contre l’islamophobie, je voulais rencontrer celles et ceux qui me semblaient subir désormais un engrenage forgé pour les musulmans: stigmatisation, répression, dissolution. Pour échanger et peut-être construire du commun. On a commencé avec cet entretien. Signer l’appel à solidarité de l’APIEE Soutenir financièrement le combat et l’indépendance de l’association . Nadia Meziane : Peux-tu nous présenter ton association, l‘APIEEE, ce que fait une association de protection de l’eau et comment vous fonctionniez avant tous ces ennuis avec la Préfecture . Joëlle : L’APIEEE, association de protection, d’information et d’études sur l’eau et son environnement, qui est notre association, existe depuis trente ans, elle a été fondée en 1990. On se bat pour l’eau de la source au robinet, peut-on dire. Pour la qualité de l’eau, pour la quantité et pour le milieu, les rivières, et ce qu’il y a dedans et autour. Pour cela, on fait toutes sortes de choses, à commencer par de la sensibilisation envers différents publics, y compris les élus.…