"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

À #NousToutes, démonter le Ring

in Chroniques de la violence brune/Féminisme by &

Entre Ring et nous, tout a commencé sur une phrase de trop.

Pas un dessin, pas de l’« art », non une phrase de trop. Une phrase de Marsault, une phrase de militant d’extrême-droite, qui un jour de l’été 2016 a appelé ses troupes à détruire une femme.
La même histoire aurait pu commencer avec Soral ou avec Dieudonné.
Ou avec Serge Ayoub ou avec Obertone.

Tous ces prédateurs, depuis des années ont une méthode bien rodée face à celles qui n’acceptent pas la diffusion de leurs pratiques et de leurs idées dans la société. Face à elles qui estiment que le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, le sexisme, ne sont pas des opinions comme les autres qu’on aurait le droit d’exprimer, mais des armes qui nous oppressent, pas dans l’éther des théories, mais dans la réalité.

Un jour de l’été 2016, des centaines, des milliers de fascistes se sont acharnés sur une seule femme. Pas une dirigeante politique connue, pas une star des réseaux sociaux, pas une intellectuelle en vue, pas une artiste reconnue.

Juste une jeune combattante féministe et antifasciste de base.

Sa faute ? Avoir osé se féliciter qu’un dessin sexiste de Marsault lui ait valu une levée de boucliers, enfin, et une censure de Facebook.
Sa faute ? Avoir osé se réjouir d’être un tout petit peu moins opprimée.
Sa faute ? Avoir osé se mettre à égalité avec les Maîtres Bruns.

Avoir osé se réjouir de vaincre. Ne pas avoir été seulement une victime qui pleure, mais une femme qui triomphe.

Ring, éditeur de Marsault et d’Obertone est le phallus symbolique du mâle alpha de l’extrême droite. Avec leur chaperon, Serra, ils sont le Fight Club fantasmé devenu réalité.
Les Prédateurs Assumés qui n’ont pas honte de laisser libre cours, totalement cours, à leur domination. Toute leur communication, toute leur mise en scène, tout leur univers culturel tourne autour de cela. Oser violer, oser vaincre. Se débarrasser du vernis de la civilisation, tellement, tellement féminin. On n’est pas des PD, on n’a pas honte de bander devant la guerre, la violence, le sang. Le narratif à la Mad Max, nous sommes les hommes enfin libérés, la Bande de Loups Ultimes qui allons sauver la France de la décadence et du Grand Remplacement.

Entre Ring et nous, femmes en lutte, tout a commencé par un dégoût. Le moment où nous en avons eu marre de supporter leurs couilles dégueulasses sur la table. Marre de l’éjaculation brutale et qu’on appelle ça de l’art.

Ce ne sont pas des artistes que nous voulons faire taire, ce sont des mâles ivres de leur toute puissance. Lorsque nous refusons que leurs dessins ou leurs bouquins aient leur place dans des lieux culturels, cela n’a rien à voir avec la liberté de créer ou la liberté d’expression.

Notre combat est culturel, parce que la culture est politique. Parmi les femmes qui les combattent, pour certaines, nous sommes artistes. Mais avant tout, nous sommes antifascistes et féministes.

Et c’est pour cette raison qu’ils ont entrepris de toutes nous détruire.
Toutes celles qui osaient se lever contre leur domination.
Toutes celles qui ont osé débarrasser leurs couilles de la table, des galeries et des théâtres, de leurs dangereuses masturbations.

Et à chaque fois, les mâles alpha ont réagi en brutes épaisses et non en artistes. Pas de médiation légale, pas de combat en un contre un, face à des égales.
Non.
La tentative de nous noyer dans les vociférations et les menaces et les insultes de centaines de leurs soldats.

Virtuel, le harcèlement ? Oui, la violence que nous avons vécue, lorsqu’en septembre 2018, les troupes d’Obertone et de Marsault nous ont ciblées personnellement, était une violence verbale.

Notre sang n’a pas coulé par la simple magie de la menace. Le but n’était pas là, le but était de nous faire taire, de nous terroriser, en nous faisant passer un seul message : contre les femmes qui osaient défier les mâles Alpha, Ring et ses troupes ne s’embarrasseraient pas de limites légales.

Mais les mâles Alpha n’existent pas.
Obertone, Marsault, Serra, ne sont que des hommes.
Des écrivains, des éditeurs, des artistes à l’égo surdimensionné, rêvant de violence totale contre les minorités oppressées pour satisfaire leur virilité.
Des fascistes.

Malheureusement, leurs rêves déments peuvent devenir réalité. Nous connaissons le pouvoir des rencontres entre les peintres frustrés et les forces politiques et sociales qui souhaitent imposer la domination raciale et genrée à toute une société. Ring et ses auteurs, c’est une maison d’édition, mais c’est aussi un des cœurs battants du fascisme organisé.

Depuis 2016 des féministes antifascistes dont nous sommes, ont fait se serrer leurs petits cœurs de mâles virils à l’égo exacerbé. Et contre nous, ils ont utilisé la terreur en masse pour nous la faire fermer.

Ça n’a pas tellement marché.

Aujourd’hui, Serra, Obertone, Marsault remettent donc le costard et la cravate et tentent le coup des artistes victimes qui portent plainte pour avoir été censurés et harcelés.

Marsault redevient petit dessinateur injustement insulté et boycotté par un rédacteur en chef qui compte dans le monde de la BD. David Serra lui aussi est injustement traité et va aller porter plainte contre un responsable de la cité de la BD. Au train où c’est parti, Laurent Obertone va devenir fragile et aller se plaindre devant le juge, des articles des Inrocks ou de Libé.

Pourquoi les fascistes de Ring mettent-ils leurs couilles de côté pour sortir les assignations d’huissiers ? Parce que ça la fout mal de reconnaître que ce sont des bonnes femmes qui les ont attaqués. Il faut une bataille d’hommes installés pour redorer leur blason de mâles alpha et leur virilité.

Il faut effacer la réalité. Les féministes antifascistes qui ont défié un des cœurs de l’extrême-droite organisée.

Nous ne laisserons aucune victime de leur vindicte, isolée. Même pas ceux qui dans nos rangs n’ont pas tellement de problèmes avec le sexisme ou le racisme ou l’antisémitisme banalisé, avec la « provocation artistique et rebelle » contre les minorités.

Ils auront notre solidarité de féministes antifascistes, même si nous n’avons pas eu la leur dans le passé. Notre solidarité, ce sera continuer à nous battre pour démasquer, nommer et contrer l’offensive culturelle d’un des cœurs de l’extrême-droite assumée.

Ce n’est pas un combat de boxe entre mecs qui va se jouer, le Ring, nous allons le démonter.

PrecairE, antiracistE

Militante féministe, Autrice de bande dessinée, Docteure en Histoire https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01246549/document?

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